A l'occasion du lancement de la 1ère édition du salon e-commerce.ma, plusieurs intervenants ont profité pour lancer leurs doléances notamment les coûts des transactions et la réglementation. Ceci-dit, 2012 verra le premier milliard de dirhams de chiffre d'affaires du secteur. Plus de 72 % des Marocains sondés par l'ANRT ne voient pas l'utilité d'acheter sur Internet. Le montant global des transactions effectuées par les sites marchands avoisinera, pour la première fois, le seuil psychologique de 1 milliard de dirhams cette année. C'est en substance ce qu'a été révélé, mercredi 30 mai à Casablanca, lors de l'inauguration de la 1ère édition du salon e-commerce.ma. Pour Boubker Badr, directeur de l'économie numérique au sein du ministère du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies, le secteur est en pleine effervescence. « Nous avons actuellement plus de 250 sites marchands actifs. Leurs transactions ont quasiment doublé ce premier trimestre 2012 par rapport à l'année dernière pour représenter un montant de 250 millions de dirhams », lance Badr qui ajoute que le secteur a enregistré une évolution remarquable de 71 % au 1er trimestre 2012 par rapport à 2011. Par la suite, le directeur de l'économie numérique a tenu à rappeler les différentes mesures prises par le gouvernement dans le cadre du plan Maroc Numeric 2013 pour booster ce secteur. C'est ainsi qu'on apprend qu'actuellement une refonte complète de l'arsenal juridique est en cours. Sur le registre de la confiance numérique, un plan est en train d'être ficelé et plusieurs initiatives sont en préparation en collaboration avec la Banque centrale et le GPBM pour renforcer la sécurité pour les e-buyers et les sites marchands. Manque de confiance dans le numérique Karim Zaz, DG de Mydeal.ma. Du côté de l'Apebi, son président, Mohamed Lakhlifi a préféré revenir sur la récente étude de l'Agence nationale de régulation des télécommunications au Maroc (ANRT). Et pour cause, le taux d'équipement des ménages en ordinateurs et Internet est désormais de 2 chiffres, alors que seulement 4 % des internautes ont effectué un achat sur Internet. Un taux très faible pour Lakhlifi qui regrette que plus de 72 % des Marocains sondés par l'ANRT ne voient pas l'utilité d'acheter sur Internet à cause, principalement, de la confiance numérique ou des prix. Pour lui, l'Etat doit redoubler d'efforts en s'intéressant plus à ce créneau, puisqu'il est, comme l'a déclaré Badr, le 1er e-commerçant au Maroc. D'où l'intérêt d'être une véritable locomotive pour l'ensemble du secteur. « Plusieurs départements ministériels gagneraient à opter pour ce type de technologies, en l'occurrence le ministère du Tourisme ou encore la Santé et les assurances », déclare Lakhlifi. Sur un ton plus dur, Karim Zaz, l'ex DG de Maroc Connect qui s'est converti en un véritable e-commerçant en lançant mydeal.ma et knooz.ma, s'insurge contre le fait que « les coûts des transactions restent très chers au Maroc pour certains sites et certaines activités. On n'arrive plus à dégager suffisamment de marges bénéficiaires. Il faut un alignement aux meilleurs standards internationaux ainsi qu'une ouverture à la concurrence ». Le coup de gueule de Karim Zaz Pour rappel, le coût des transactions est de 2 %, un taux qui reste cher par rapport à ce qui se passe ailleurs. Zaz revient également sur la question de la fraude par cartes. Il demande aux autorités la mise en place de mécanismes d'assurance pour protéger les sites marchands. Sur un autre registre, le DG de mydeal.ma fustige le manque et la difficulté pour l'accès au financement. Selon lui, les banques ne jouent pas vraiment le jeu et il n'y a pas assez de Business Angels et de capital risqueurs au Maroc qui s'aventureraient dans ce genre de start-ups. Pour conclure, Karim Zaz rappelle un état des lieux alarmant: « Sur les 8 millions de cartes bancaires en circulation au Maroc, seules 1 million sont utilisées pour payer, soit 12,5 % de la totalité des cartes bancaires disponibles », souligne Zaz. Or sur ces 1 million de cartes, peu achètent sur Internet, d'où la problématique de la bancarisation au Maroc qui évolue, certes, mais reste en deçà du potentiel du marché. Ça bouge chez Maroc Telecommerce Pour leur part, Maroc Telecommerce, représenté par la directrice développement Samira Gourroum, a profité de cet événement pour annoncer plusieurs nouveautés. C'est ainsi qu'on apprend qu'un service d'authentification des internautes qui achètent sur Internet sera lancé par Maroc Telecommerce au profit des clients de la Banque Populaire et du Crédit du Maroc. Ceci dans l'objectif de réduire le nombre des fraudes et rendre le paiement plus sécurisé. Autre annonce, un nouveau partenariat avec Maroc Telecom, puisque ce dernier innovera sur ce volet en développant son produit Mobicash comme un porte-monnaie sur Internet pour les clients IAM qui pourront alors acheter en ligne grâce notamment au mobile-payment. La dernière annonce faite par Gourroum est relative au lancement par plusieurs banques, en l'occurrence la Société Générale, la Banque Populaire, Al Barid Bank et IAM d'une plate-forme mutualisée où on peut faire du paiement multi-canal. * Tweet * * *