La ville blanche compte aujourd'hui le musée de la Fondation Abderrahman Slaoui, entièrement dévolu à une vie consacrée à la passion de l'art et des voyages. Ce lieu, véritable patrimoine culturel et historique du Maroc, a ouvert ses portes le 16 mai. Malika Slaoui, lors de l'inauguration du Musée de la Fondation Abderrahman Slaoui. On ne compte plus le nombre impressionnant de personnes qui se massent au pied du musée Abderrahman Slaoui, en cette fin de journée. Critiques, presse, profession, amis fidèles sont au rendez-vous de cette inauguration, signe de belles promesses fondées sur le goût et l'amour de l'art. Malika Slaoui, fille de feu Abderrahman Slaoui, affable, chaleureuse, accueille les premiers venus, puis leur explique, avec une attention particulière, l'histoire des pièces exposées, au fil des différents étages qui habitent le lieu. Le Musée de la Fondation Abderrahman Slaoui magnifie le grand œuvre de son initiateur, feu Abderrahman Slaoui, en déclinant affiches anciennes, peintures d'exception, enluminures et miniatures d'un autre temps. Nombre de collections qui se dessinent en lumière et en couleurs, parures d'or, objets perlés, meubles d'artistes et de maîtres-artisans, photographies et dessins, qu'il appartient de découvrir tant elles offrent aux visiteurs, un voyage instantané et intemporel. Situé au cœur d'un quartier historique de Casablanca, le gigantesque espace d'une maison des années 40 est traversé par d'intermittentes pièces rappelant l'homme, la beauté, l'histoire d'un patrimoine universel, qui s'éclatent dans les découpes de miroirs anciens. Ce musée est le fruit d'un travail de six années, dicté par « la patience, qui a été le grand maître de cette aventure », souligne Philippe Délis, le scénographe qui a pensé les contours de cette riche collection : « Des personnes qui s'attachaient à analyser la collection, ont eu envie de s'adresser à un scénographe, susceptible de réfléchir à la façon de montrer ce magnifique trésor. Le travail de scénographie se nourrit également de rencontres et d'échanges. J'ai senti beaucoup d'émotion autour de ce projet. On ravivait le souvenir de feu Abderrahman Slaoui, l'époux et le père d'une famille, car on touchait, de plus, à ses objets. Madame Amina Slaoui, avait, en effet, le désir d'accomplir ce que son époux avait œuvré à réaliser, en rassemblant ces pièces rares. Elle a véritablement été le porte-flamme de ce musée ». Si la bonne réalisation du Musée de la Fondation Abderrahman Slaoui, est une affaire de complémentarités, elle est aussi forte en densité humaine : « Grâce à Madame Amina Slaoui, j'ai pu aller à la rencontre de feu Abderrahman Slaoui, à travers ses collections », précise Philippe Délis, en ajoutant : « Ce musée est une maison de famille, qui offre une qualité d'espace et de lumière. Il fallait renforcer son âme avec ces objets rares, j'ai énormément appris au sujet de la façon dont Monsieur Slaoui a constitué cette collection. On tombe sous le charme d'un objet, on en prend un second pour comparer, puis un troisième pour former une collection. On retrouve dans ce musée, la main de son collectionneur, les gens peuvent regarder le fruit de ses découvertes et de ses voyages ». Expression bien sentie pour restituer la volonté de ce cabinet de curiosités, destiné à être « un musée vivant », puisqu'en contemplant les flacons de parfum translucides, délicats, nés au Maroc, on pense notamment à ceux que l'on a vus dans la médina de Tunis, et face aux enluminures et miniatures, on est transporté dans le grand bazar d'Istanbul. La force du voyage ne s'arrête pas là, le Musée de la Fondation Abderrahmane Slaoui, consacre notamment, une collection permanente d'affiches anciennes : sur plus d'un siècle de créations réalisées par de grands affichistes, à la fois grands peintres tels Dinet, Majorelle, la Nézière qui ont participé à asseoir l'âge d'or de l'affiche orientaliste. Ces affiches sont, de plus, témoins d'un pan de l'histoire du monde arabe. Une histoire, à l'art définitivement transmis, par la vision de son créateur, Abderrahman Slaoui. Et, de surcroît, « chargée d'une profonde émotion », confie Malika Slaoui. A découvrir au Musée de la Fondation Abderrahmane Slaoui, esprit vivant du lieu. * Tweet * * *