C'est un semblant de revirement qui est en train de s'opérer au sein de la Lydec, délégataire de la distribution d'eau, d'électricité et de l'assainissement liquide de Casablanca. L'actuel PDG serait sur la sellette, et le contrat de délégation sera enfin révisé. Certains voient en ce changement de direction, une sanction pour Ermenault, qui aurait laissé la porte ouverte à de multiples dépassements et dysfonctionnements. Un changement du top management va concerner la Lydec, ce mois, et c'est le PDG Jean-Pierre Ermenault qui quitterait ses fonctions pour être remplacé par l'actuel directeur Entreprise Régionale Rhône-Alpes-Auvergne à la maison mère de la Lyonnaise des Eaux, Jean-Pascal Darriet. Certains voient en ce changement de direction une sanction pour Ermenault, qui aurait laissé la porte ouverte à de multiples dépassements à la Lydec… pendant plus d'une décennie. Des dépassements qui ont, certes, fait le bonheur de la maison mère grâce aux dividendes et bénéfices transférés chaque année en France. Toutefois, avec le changement constitutionnel et la montée du PJD au pouvoir prônant de la transparence et de la bonne gouvernance, les choses ne semblent plus être aisées pour Ermenault. Une révision imminente du contrat D'ailleurs, le conseil de la ville de Casablanca devrait revoir son contrat avec Lydec. Après moult tentatives de certains élus, cette révision bloquait pendant plusieurs années, sans que le maire Mohamed Sajid ne bouge le petit doigt, faisant fi des revendications et doléances des élus. Concrètement, le nouveau contrat portera plusieurs modifications en termes de tarification, d'investissements consentis par Lydec et surtout de redevances versées à la commune urbaine de la métropole. Un rapport accablant de la Cour des comptes Il faut le savoir que, le rapport accablant de la Cour des comptes en 2009 a révélé des dysfonctionnements qui font froid dans le dos. Selon les magistrats de la cour, Lydec n'a pas respecté ses engagements en matière d'investissement, durant la première décennie du contrat. On nous apprend aussi que des quartiers sont desservis par des eaux en forte teneur en rouille, en raison de la vétusté des réseaux. Ceci, sans parler de la société que Lydec a crée pour passer des commandes sans recourir à quelques appels d'offres. Lydec refuse de payer les 546 millions Par ailleurs, Ermenault a fait l'objet de plusieurs plaintes. Tout récemment, le parquet a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire afin d'entendre un élu local qui accuse Sajid et Ermenault de dilapidation de deniers publics. Selon un autre élu, Mustapha Rahine, certaines sociétés fournisseurs de Lydec seraient créées par des proches des directeurs de la société. D'ailleurs, le délégataire serait redevable envers l'autorité déléguante d'un montant de 546 millions de dirhams sur la période 1997-2006. Vendredi dernier, les pouvoirs publics ont adressé à la Lydec une lettre de notification, lui demandant le versement du montant dû. * Tweet * * *