Que ce soit pour une partie enflammée de foot, une bonne vague, un footing, ou un bon bol d'air, la plage de Casablanca constitue un espace vital pour les habitants de la ville blanche. Mais cette effervescence de vie se traduit malheureusement par un amoncellement de déchets sur cette plage si fréquentée. Emballages, mégots, sacs plastiques, bouteilles et autres ordures jonchent la plage de Ain Diab. Une défiguration du littoral qui a poussé les deux fondateurs de l'association Bahri, Saad Abid et Nabil Scally, à lancer les opérations « Bahri dima clean ». Lors de ces journées, une opération de nettoyage de la plage est organisée, parallèlement à des actions de sensibilisation à la protection de l'environnement ainsi que des ateliers et des activités sportives. Objectif : 3 000 personnes Après six actions déjà, l'Association a décidé cette fois de frapper un grand coup en organisant ce dimanche, à l'occasion de la Journée de la Terre, une opération d'envergure, réunissant 3 000 personnes. « Depuis le début des opérations, on note une nette évolution. Les gens se mobilisent de plus en plus, et sont de plus en plus conscients de la nécessité de protéger l'environnement », estime avec joie Saad Abid. A titre d'exemple, lors de la 6e édition, le 4 décembre dernier, 1 250 personnes étaient mobilisées pour le ramassage de 4 tonnes de déchets. Pour cette 7e édition, trois plages sont concernées : Casablanca, Mohammedia et Oued Cherrat. Le nettoyage débutera sur les coups de 10 heures, une fois les explications et le matériel remis aux participants. Joindre l'environnement à l'agréable Après une pause déjeuner bien méritée, les bénévoles sont invités l'après-midi à participer à des ateliers et activités. « Toute l'opération se déroule dans une ambiance bon enfant. Pour cette édition, nous aurons une quinzaine d'ateliers ludiques, dont l'atelier recyclage, marionnette, ornithologie ou encore sculpture sur sable », nous décrit Saad Abid. En parallèle, des activités sportives sont prévues, telles que le beach soccer et le beach volley ainsi que des cours gratuits d'initiation au surf et bodyboard. Des spectacles de cirque et des performances musicales rythmeront également cette journée, mêlant l'environnement à l'agréable. Conscience environnementale Emballages, mégots, sacs plastiques, bouteilles et autres ordures jonchent les plages, défigurant le littoral. En organisant cette journée, l'objectif principal de l'association Bahri est d'éveiller et de développer la conscience environnementale des jeunes, principaux concernés par l'avenir des plages. « L'idée est de faire naître des habitudes écocitoyennes qui, à long terme, pourront engendrer la tenue de plages propres toute l'année », espère Saad Abid. D'autant plus que la période du boom estival approche, pouvant attirer jusqu'à 200 000 personnes, le dimanche, sur la plage Aïn Diab. « Le véritable problème à Ain Diab, c'est l'été. Des concessions sont données à des cafés qui n'accordent aucune importance à l'environnement. Ils viennent pour se faire de l'argent et sont de très gros pollueurs. Après, en septembre, on retrouve les eaux usées et les morceaux de verre », dénonce Saad Abid. Selon ce dernier, ces concessions sont louées par la ville de Casablanca à un seul locataire, qui se charge par la suite de relouer les parcelles. Et à la fin de l'été, seuls restent comme souvenirs de leur passage les déchets laissés sur place. Un constat alarmant qu'il convient aux autorités locales de contrôler. Autre défi de taille, la mise en place des poubelles permanentes, pour permettre aux gens de jeter leurs déchets en quittant la plage. « Il n'y a pas de poubelles en dehors de la période estivale (de juin à août). Les prestataires engagés retirent les poubelles dès que la saison est finie. C'est là que nous intervenons, mais nous ne pouvons pas le faire sur toutes les plages du Maroc ! », s'exclame Saad Abid. En sensibilisant à la protection de l'environnement, l'Association Bahri permet également de mettre sous les projecteurs les problèmes de gestion des plages. Si la conscience environnementale de chacun constitue un premier pas, les actions des autorités locales restent tout aussi nécessaires pour permettre une réelle protection du littoral marocain. Une nouvelle antenne à Mohammedia Après Oued Cherrat l'année dernière, c'est au tour de Mohammedia de voir naître son antenne de l'Association Bahri. Responsable de cette nouvelle antenne, Salvador Sanchez, de l'école de surf « Les Enfants de la glisse », entend bien faire des plages de Mohammedia des plages propres. « Natif du Maroc, j'ai grandi sur cette plage où j'ai vu la détérioration du milieu naturel. Par manque de moyens ou d'éducation, cette plage s'abîme. La présence humaine et les rejets de la mer sont les principales raisons de ce changement », nous explique cet amoureux de l'océan, avant de prôner le passage à l'action : « Il faut donner l'exemple et montrer que si nettoyer c'est bien, ne pas salir c'est encore mieux ! ». Ce dimanche, tous les éco-citoyens volontaires sont donc invités à mettre la main à la pâte, en participant à l'opération de nettoyage à Zimer Beach, sur la plage Tilal. Par cette action, Salvador Sanchez espère montrer aux riverains l'importance de protéger ce milieu naturel, véritable espace de vie et de loisirs. Pour plus d'informations concernant cette nouvelles antenne, il est possible de joindre Salvador Sanchez par mail à l'adresse [email protected] ou par téléphone au 06 65 16 99 91.