La clarté et l'absence de clauses cachées sont les deux variables clés de tout contrat d'assurance». Cette règle d'or, rappelée par Nezha Lahrichi, PDG de la société marocaine d'assurance à l'exportation (SMAEX), est-elle respectée pour autant dans tous les contrats? Il est permis d'en douter. Cela décourage les entreprises à souscrire à l'assurance. En fait, les raisons sont beaucoup plus nombreuses. Il faut dire que des compagnies d'assurance hésitent ou ne veulent pas «expressément» couvrir certains risques comme celui de l'assurance annulation de voyage (couverte dans tout le monde) par exemple. De plus, en cas de survenance d'un risque, les délais d'indemnisation et de traitement des dossiers accumulés dans les tribunaux sont jugés plus ou moins longs. L'absence d'une véritable culture du Risk Management au sein de l'entreprise marocaine, comme l'a bien souligné Lahrichi, est également une entrave. C'était à l'occasion d'un séminaire sur le thème : «L'assurance : levier de compétitivité et de pérennité de la PME», organisé la semaine dernière par la Commission PME de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). «Plus les pays se développent, plus le secteur des assurances se développe lui aussi. Malheureusement, l'entrepreneur marocain conçoit l'assurance comme une perte actuelle et non comme un gain futur», ajoute le PDG de la SMAEX. Sans donner de chiffres précis, Jaouad Tahiri DGA d'AXA Assurance Maroc, a mis l'accent sur «le faible taux de pénétration de l'assurance notamment pour la micro et la petite entreprise comparativement à d'autres pays concurrents». Pour développer le marché de l'assurance, il faudrait s'attaquer aussi au secteur informel qui pèse de tout son poids sur le tissu des PME-PMI. Tahiri a tenu, en outre, à rappeler que le marché des assurances a enregistré en 2009 une évolution de 6,2% par rapport à l'année 2008, totalisant ainsi un chiffre d'affaires de l'ordre de 21 milliards de dirhams. Le DGA d'AXA Assurance Maroc : «Bon nombre de compagnies n'ont pas de visibilité quant aux risques à transférer». Par ailleurs, les exigences de compétitivité et l'obligation de se restructurer et de se mettre à niveau afin d'affronter l'échéance 2012 (démantèlement total des tarifs douaniers avec l'UE) imposent donc aux entreprises de faire appel à une compagnie d'assurance. Mieux encore, «la législation incite la PME à se munir d'assurances obligatoires», soutient, Salaheddine Kadmiri, président de la commission PME. Comment donc encourager les PME à adhérer à un contrat d'assurance et les compagnies à être plus innovantes dans leur démarche vis-à-vis des entreprises ? De l'avis de Aboulhadi Anisse, directeur marché des entreprises IARD-T AXA Assurance Maroc, les relations compagnies d'assurances/PME ne peuvent fonctionner correctement qu'à travers des engagements et des garanties réciproques. Fixer un minimum de primes à payer par l'assuré et un maximum de rémunération et d'indemnisation à rembourser par l'assureur, comme le propose Lahrichi. Cela favorisera la diminution des litiges commerciaux. La clef de voûte étant la manière dont la compagnie d'assurance perçoit le risque. «Bon nombre de compagnies n'ont pas de visibilité quant aux risques à transférer», fait remarquer le DGA d'AXA. Enfin, et à l'instar de la médiation bancaire, pourquoi pas un médiateur en assurance, suggérera un membre de l'assistance ?