L'avenir du Crédit immobilier et hôtelier (CIH) se place désormais sous le signe de la diversification et de la performance. La banque touche aujourd'hui à la bancassurance, au crédit de consommation avec SOFAC et au leasing. Ces activités ont d'ailleurs apporté leur part à l'embonpoint général. « La banque opère un recentrage vers les métiers de la banque universelle », déclare Mohammed Rahhou, président directeur général de la banque CIH, lors de l'annonce des résultats annuels de 2011, lundi 20 février à Casablanca. Des résultats qui ont été présentés selon deux approches, l'une intégrant les résultats récurrents et l'autre présentant les chiffres non récurrents de la filiale de la Caisse de dépôt. Des résultats positifs Le CIH a ainsi bouclé l'exercice écoulé sur une nette amélioration des réalisations commerciales et financières. Ces réalisations ont été en ligne avec les orientations stratégiques de son Plan de développement. Les ressources de la banque se sont ainsi renforcées de 7,4 % sur un an. Les dépôts non rémunérés ont affiché une nette amélioration et sont passés à 57,6 % en 2011 contre 50,9 % une année auparavant. Cette évolution trouve son origine dans la volonté de la banque d'améliorer la structure de ses ressources, une politique qui se traduit par un reflux des dépôts à terme, permettant d'alléger la part des dépôts rémunérés. Pour leur part, les crédits sains se sont appréciés de 9,4 %, à 24,22 milliards de dirhams, avec une part des crédits hors immobilier qui a atteint 7 % des encours à fin 2011, ce qui confirme la poursuite de la politique de diversification adoptée par la banque immobilière, bien engagée dans une mutation vers la banque universelle. Au niveau des indicateurs de rentabilité, les comptes sociaux font apparaître une progression de 13,6 % par rapport à 2010 du résultat brut d'exploitation. Cette performance est le résultat de la conjugaison d'une hausse de 6,2 % du produit net bancaire et d'une évolution maîtrisée de 1,3 % des charges d'exploitation. Le coefficient d'exploitation s'apprécie, quant à lui, de 2,8 points. S'agissant du résultat d'exploitation, il a augmenté de 54,1 % à 549 millions de dirhams, grâce à la baisse de 90,8 % du coût du risque qui s'est situé à 12,7 millions de dirhams en 2011 contre 138,4 millions en 2010. « Cette évolution résulte d'une couverture normale des risques de crédit de l'exercice et des reprises de provisions à la suite du dénouement de dossiers de recouvrement historiques », explique Mohammed Rahhou. En conséquence, le résultat net s'établit à 404,5 millions de dirhams, en progression de 180 % par rapport à celui de fin 2010. A cet effet, Mohammed Rahhou a clairement affiché sa satisfaction quant aux progrès affichés par le CIH, malgré la conjoncture que vit l'économie internationale et nationale. Poursuite de la diversification En consolidé, Il y a lieu de noter que le groupe bancaire est tout de même le seul établissement de la place affichant une chute de 12,4 % de son produit net bancaire consolidé à 1,3 milliard de dirhams. Cette contreperformance est due à l'impact de la dé-consolidation des actifs hôteliers dont le chiffre d'affaires intégrait le périmètre à fin décembre 2010. Toutefois, malgré un PNB consolidé en baisse, le résultat brut d'exploitation a pris 20 % sur la même période sous l'effet conjugué de la bonne performance des indicateurs sociaux et de la dé-consolidation à fin 2010 des actifs hôteliers, « lesquels avaient alourdi depuis des années les comptes de la banque », précise Rahhou. Le résultat net part du groupe, lui, ressort en progression de 58,2 % à 368 millions de dirhams contre 232 millions une année auparavant. Une tendance que le CIH confirme dans ses prévisions de résultats pour l'année en cours puisqu'elle table sur une croissance pérenne et sécurisée. Le président de la banque affirme d'ailleurs : « Nous nous trouvons dans un bon trend caractérisé par une accélération de la production commerciale et nous sommes sereins au vu des bonnes perspectives de la banque ». Notons que le groupe compte distribuer un dividende de 11 dirhams par action contre 6 dirhams par action en 2010, soit un dividende yield de 4,2 % par rapport au cours de 266 dirhams observé le 21février courant. Le groupe entend également poursuivre ses efforts de collecte des ressources à travers l'ouverture de quelques 20 nouvelles agences à la fin de l'année. La banque compte également sur l'offre de nouveaux produits et la poursuite des efforts de diversifications de risques (activités de marché). Ces derniers constitueraient pour elles des éléments clés de succès. En tout état de cause, ces éléments augurent d'une année 2012 en ligne droite avec les objectifs du plan stratégique 2010-2014 du groupe bancaire