Il y a de l'eau dans le gaz entre l'Etat hébreu et la République islamique. Les ambassades israéliennes en Géorgie et en Inde ont été visées ce lundi 13 février par des attentats à la bombe. Si l'engin a été désamorcé à Tbilissi, la capitale géorgienne, la voiture pié- gée a en revanche fait plusieurs bles- sés à New Delhi, dont l'épouse d'un diplomate. En réaction, Israël a placé en état d'alerte maximale toutes ses re- présentations diplomatiques à l'étran- ger. Dans les deux cas, les attentats n'ont pas été revendiqués, mais se ba- sant soi-disant sur des « traces » re- trouvées par les services secrets israé- liens, le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, a pointé du doigt l'Iran. « L'Iran, qui est derrière ces attaques, est le plus grand propagateur du ter- rorisme dans le monde », a -t-il lancé. Le chef du gouvernement a dressé un parallèle avec des attentats manqués, le mois dernier en Thaïlande et en Azerbaïdjan, dont l'Iran et ses « sup- plétifs » du Hezbollah sont selon lui responsables. Une guerre de propagande, selon l'Iran La police indienne n'a pas confirmé, pour le moment, la thèse israélienne, et poursuit l'enquête. De son côté, l'Iran dément toute implication dans les attentats. « Nous rejetons catégori- quement les accusations du régime sio- niste qui font partie d'une guerre de pro- pagande », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, à la chaîne de télévision iranienne en arabe Al-Alam. Ces attentats coïncident avec l'anniversaire de l'assassinat d'un chef militaire du Hezbollah chiite libanais, Imad Moughnieh, imputé à Israël, le 12 février 2008, et qui donne réguliè-rement lieu à des avertissements aux voyageurs israéliens. Ils ont été ferme- ment condamnés par Washington et l'Union européenne. « Le fléau du ter- rorisme est un affront à la communauté internationale toute entière », a notam- ment déclaré la secrétaire d'Etat amé- ricaine Hillary Clinton. Des frappes contre l'Iran ? Ce regain de tensions entre les deux pays remet sur le devant de la scène la probabilité de frappes militaires isseignements israélienne, est à l'origine des assassinats des savants atomistes. L'Etat hébreu est également montré du doigt pour une campagne de sabo- tage informatique, qui aurait permis de mettre hors service des centaines de centrifugeuses utilisées pour enrichir l'uranium. Derrière ces actions, le Mossad mènerait une guerre secrète pour objectif de retarder de plusieurs années le programme nucléaire iranien. Les deux attentats de lundi viennent conforter les positions de ceux qui appellent depuis plusieurs mois à des frappes contre Téhéran. Pour de nombreux commentateurs, l'hypothèse d'une attaque de l'Etat hébreu contre l'Iran se confirme de plus en plus. La question ne serait plus de savoir si Israël va attaquer ou non, mais plutôt de savoir quand les frappes auront lieu. Une inconnue, qui dépend en grande partie du feu vert de l'oncle Sam.