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SYRIE : Le silence qui fait peur
Publié dans La Gazette du Maroc le 22 - 02 - 2008

Damas sait plus que quiconque qu'elle est la première visée avec l'assassinat, sur son territoire, du leader sécuritaire et militaire du Hezbollah libanais, Imad Moughnieh. Le silence et le profil bas adopté par le régime syrien, prouve que ce dernier mesure le pour et le contre avant de réagir.
Le démenti quasi officiel émanant des responsables israéliens suite à l'«exécution», est un message adressé avant tout à la Syrie. Même si Tel-Aviv n'est pas l'unique responsable de cet acte, il a rompu la règle du jeu (tacite) qui perdurait depuis longtemps avec les Syriens. Selon un des plus importants spécialistes français du dossier israélo-syrien, l'Etat hébreu est, semble-t-il déterminé à entraîner la Syrie dans une confrontation militaire qui ne sera pas limitée ou contrôlée. Ce qui explique la «comportement» des dirigeants syriens qui sentent le danger .
En effet, depuis le bombardement de la région limitrophe de Deir El-Zor par l'aviation israélienne, les généraux israéliens ne cessent de préparer le terrain pour impliquer l'armée syrienne. L'establishment israélien, politique et militaire, cherche en vain une riposte syrienne qui lui permettra de frapper. En attaquant des objectifs militaires en Syrie, Israel se serait ainsi vengé d'une part, de sa défaite face au Hezbollah et de l'autre, pousser Damas à assister aux négociations sur fond de changements militaires en sa défaveur.
Néanmoins, cette thèse demeure loin des réalités tant que la Syrie continue à éviter les provocations, laissant ainsi le temps au temps. Ce qui oblige les Israéliens à pousser le bouchon encore plus loin. Damas aurait apparemment laissé le soin de répondre au mouvement chiite libanais. Les propos émanant de son Secrétaire général, cheikh Hassan Nasrallah, dans lesquels il affirma que «s'ils veulent une guerre ouverte, ils l'auront». Pis encore, ce qui a perturbé le plus le gouvernement israélien, c'est que cet assassinat n'a pas réussi à semer le trouble entre Iraniens, chiites libanais, d'une part, et le régime syrien d'autre part. En dépit de toutes les rumeurs, les «informations confidentielles» qui ont accompagné l'attentat, laissant entendre que Moughnieh a été vendu aux Américains par une aile (celle du général Assef Chawkat, gendre du président Bachar al-Assad) des services de renseignements syriens, les réunions de coordination entre les deux parties se poursuivent aussi bien à Damas qu'au Sud Liban. Ce qui prouve que les relations entre le Hezbollah et la Syrie sont vraiment stratégiques. Et que les Israéliens et tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l'assassinat de «Haj Radwan» (Mohghnieh), doivent s'attendre à des représailles.
Le gouvernement israélien a donné ses consignes pour mettre en place toutes les mesures de sécurité, et mobiliser les armées, notamment aux frontières avec le Liban. Idem pour les ambassades et les bureaux représentants les intérêts israéliens dans les capitales occidentales. Face à ces agitations reflétant le climat de panique régnant chez les Israéliens, les observateurs ne remarquent rien d'exceptionnel dans les milieux dirigeants du Hezbollah. Encore moins au niveau de la base en dehors de la participation aux cérémonies de commémoration organisées dans les villages du Liban Sud, de la Békaa et dans la banlieue Sud de Beyrouth. Ces observateurs affirment que le sang froid est de mise à tous les niveaux comme s'il y avait un ordre dans ce sens. La même constatation est remarquée chez les dirigeants syriens qui concentrent leurs efforts sur la tenue du prochain sommet, en mars prochain sur leur territoire.
Calculs et panique
Face à ce comportement, les Israéliens réagissent avec une nervosité apparente, voire menaçante. C'est le cas du ministre de la Défense, Ehud Barak, qui, lors de sa visite à Ankara, le jeudi 14 février c'est-à-dire au lendemain de l'attentat de Damas- a déclaré qu'«il n' y avait pas de place pour les faibles au Moyen-Orient» et d'ajouter : «la paix n'arrivera pas tant que les Arabes ne comprendront pas que l'Etat hébreu ne peut être vaincu par la guerre ou la diplomatie». Ce qui veut dire que la décision prise par Israel consiste à aller encore plus loin dans la démonstration de force. Pour certains analystes financiers, britannique et français, les propos de Barak cachent quelque part une frilosité. L'attente d'une réplique du Hezbollah qui pourra durer déstabilise les décideurs israéliens. C'est pour cette raison que le ministre israélien de la Défense a accusé Damas dans son interview accordée au quotidien turc, Mellit, de soutenir les organisations terroristes telles que Hamas et le Hezbollah. Ce dernier, selon lui, œuvre sous le parapluie syrien dans l'objectif d'amasser ses missiles pour se préparer à la prochaine guerre contre Israel. Barak a tenu à préciser qu'il y aura des positions différentes à l'égard de la Syrie et de l'Iran si la situation au Liban et en Palestine persistait.
Il est clair que le silence syrien, a mis les responsables israéliens dans tous leurs états. Ces derniers, cherchent maintenant à riposter dans une opération de fuite en avant. Cependant, ils craignent les surprises qui pourraient venir non seulement du Hezbollah chiite, mais des organisations sunnites jusqu'ici inconnues. Un haut responsable palestinien qui est passé récemment par Paris, a indiqué à La Gazette du Maroc, que certains pays du Golfe où la présence des services de renseignements américains est très en vue, craignent que le Hezbollah frappe chez eux intérêts et personnes physiques américaines ou autres. Ce qui explique la ruée tout le long de la semaine dernière des responsables de ces pays vers Damas. C'est le cas, à titre d'exemple, du Premier ministre de l'Etat fédéral des Emirats Arabes Unis, le Gouverneur de Dubaï, cheikh Mohamed ben Rached Al-Maktoum et le Premier ministre du Koweit, cheikh Nasser al-Mohamed Al-Sabah. D'autres ont fait savoir qu'ils se rendront dans la capitale syrienne, la semaine prochaine.
Parallèlement, Damas, qui, jusque-là, évitait les provocations des israéliens, devra faire face dorénavant aux pressions américaines et arabes, surtout de l'Arabie Saoudite et de l'Egypte, pour faciliter les élections présidentielles au Liban. Damas, qui joue la carte du Hezbollah et qui a déclaré la guerre ouverte à Israel et à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l'assassinat de son leader sécuritaire et militaire. Cela pourrait dire que le mouvement religieux visera tous ceux qui prendront Damas pour cible. C'est pour cette raison que l'Arabie Saoudite a demandé, mardi dernier, à tous ses ressortissants de ne plus se rendre au Liban. Et c'est aussi pourquoi l'ambassadeur de l'Union européenne à Damas a déclaré que la Syrie est un élément stratégique et actif au Moyen-Orient, ajoutant que ce pays demeure toujours un partenaire essentiel au sein de la famille Euro-méditerranéenne. Dans ce même ordre, prenant en compte le rôle incontournable de la Syrie dans la défense des intérêts stratégiques européens, que le Premier ministre britannique, Gordon Brown, montrait une grande réserve en répondant à Radio Israel, sur la prise d'une position hostile à Damas.


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