3 QUESTIONS À … Saâd-Eddine El Othmani,ministre des Affaires étrangères A la lumière de la composition de la diplomatie marocaine, où intervient votre ministère, mais aussi le Palais et le Parlement, quel sera exactement votre rôle? Il faut attendre l'adoption de la déclaration du gouvernement avant de se prononcer sur les champs d'action du département des Affaires étrangères. Mais une chose est sûre: il ne s'agit plus de la stratégie d'un seul ministère mais c'est toute la politique du gouvernement qui est engagée. Il est donc clair que tous nos efforts seront concertés et en harmonie les priorités énoncées dans le préambule de la nouvelle Constitution. Qu'en est-il de vos priorités? Sans aucun doute, le Sahara est la priorité des priorités. Nous allons poursuivre nos efforts pour un règlement politique à cette question. L'intégration maghrébine est également une priorité pour le gouvernement. Dans l'ensemble, notre action sera tournée d'abord et avant tout vers le monde arabo-musulman, le Maghreb, l'Afrique et le reste. Le reste, cela entend? Silence. (Le ministre pressé par un rendez-vous important n' a pas précisé ce qu'il entend par ce « reste », NDLR). Parlement européen : talon d'Achille La relation avec le Parlement européen est incontestablement le véritable talon d'Achille de la diplomatie marocaine. Une citadelle qui oppose, pour le moment, une farouche résistance aux opérations séductions de Rabat. Le récent rejet des eurodéputés du renouvellement de l'accord de pêche entre le royaume et l'UE en est, à juste titre, un fort indicateur. Mais est-ce que la partie est perdue d'avance ? Ce n'est nullement le cas. Le déroulement de l'opération du vote au PE le 14 décembre 2011 ne ferme nullement la porte pour un renversement de la situation, sachant que l'écart entre le rejet et le oui est bien faible : 326 voix contre 296 et 58 abstentions. Une différence qui peut être facilement rattrapée à condition d'y mettre les moyens nécessaires. Le 25 janvier constitue un autre rendez-vous avec le Parlement européen. Ce jour là, les eurodéputés, membres de la Commission du commerce international examineront l'accord agricole. La décision de cette instance sera cruciale pour l'avenir des relations du Maroc avec l'Union européenne. Elle donnera le La à la plénière du PE prévue en février.