Les autorités ont beau dénié tout impact de la crise internationale sur l'économie marocaine, les faits sont là. L'effet de rattrapage se fait toujours sentir, souvent quelques années après. Le dernier secteur a en subir le coup est celui du tourisme. Les projections d'Euromomnitor lui prévoient une croissance moyenne en terme d'arrivées touristiques de 5,4 %. Entre 2010 et 2015 le nombre de touristes visitant le royaume devrait croître en moyenne de 5,4%, précise les projections d'Euromonitor. Autrement dit, de 9 millions et 200 000 touristes en 2010, le Maroc ne devrait enregistrer en 2015 que 9 millions et 700 000. Ce qui demeure non seulement loin des objectifs de la vision 2020 mais aussi de celle de 2010 ! Une chose est sûre est que l'effet de rattrapage de la crise économique s'est fait considérablement sentir sur le secteur. En effet, ce dernier a rompu avec sa croissance de croisière où il dépassait ses concurrents pour afficher au troisième trimestre de l'année dernière une baisse de 4 % des arrivées touristiques (en 2007 il affichait un taux de croissance de 14 % le hissant au rang de 31e destination plébiscité par les touristes en cette année). Les nuitées et les recettes de voyages se sont également repliées de 5 % et 2 % respectivement. En glissement annuel, le recul des entrées de voyages devrait croître de 4,5 %. Sur toute l'année, les premières données, relative à la ville d'Agadir, une des destinations phares du royaume, affiche un recul des arrivées touristiques de 0,93 %. De 786 307 en 2010, le nombre des touristes ayant visité la ville côtière est passé à 779 004 touristes à fin 2011. En parallèle, le nombre de nuitées a suivi un sort plus sévère. Celui-ci a régressé de 6,95 % pour atteindre 4 074 361 dans les établissements hôteliers classés. Le taux d'occupation moyen a accusé une baisse similaire de 6,89 %, pour se situer à 50,73% en 2011. La 1ère station balnéaire nationale a vu ses clients diminués en provenance de nombreux marchés traditionnels importants. Touchés par l'impact de la crise de l'euros, se sont les hollandais, les britanniques et les français qui ont délaissé cette destination. Leur nombre a baissé de 16,02 %, 13,98 % et de 12,78 % respectivement. Mais la baisse la plus sévère provient du marché russe. Le nombre de ces touristes a baissé de 52,1 % sur l'année. Toutefois, d'autres marchés ont par contre affiché de bonnes performances, à l'image des marchés saoudien, de 22,71 %, national de 22,39 %, algérien de 18,10 %, polonais de 27,58 %, belge de 12,77 %. A la lumière de ces premières statistiques et des projections d'Euromonitor, l'année 2011 ne serait pas celle du tourisme. L'année en cours devrait être meilleure, avec l'éclairci que connaîtra la région d'Afrique du Nord, dont la situation politique a pesé lourdement sur l'économique.