a Fédération nationale du tourisme (FNT) est sortie de son silence en défendant le dernier communiqué de l'Observatoire du tourisme. Ce dernier remet en cause les chiffres communiqués par le ministère du Tourisme et lance des pistes de réflexion pour mieux cerner le phénomène de l'informel qui sévit de plus en plus dans le secteur. La bataille des chiffres entre le ministère du Tourisme et les professionnels du secteur semble s'accentuer. La dernière en date, la publication du dernier communiqué de l'Observatoire du tourisme présentant le tableau de bord national de l'activité touristique à fin octobre 2011. Ce communiqué confirme -ce que le ministère nie- que la crise économique et financière a eu un impact certain et très considérable sur l'évolution de l'activité touristique en 2011. Ceci a créé une véritable polémique ces derniers jours pointant du doigt la véracité des chiffres communiqués par le département de tutelle. De ce fait, la Fédération nationale du tourisme (FNT) vient de communiquer précisément hier, sur cette polémique en déclarant que «concernant les principaux indicateurs à fin octobre 2011, le communiqué de l'Observatoire du tourisme a constaté une certaine décorrélation entre l'évolution des arrivées aux postes frontières, des recettes et celle des nuitées. Cette tendance a d'ailleurs été confirmée par l'étude qui avait été menée par cet observatoire sur l'aéroport de Marrakech en l'occurrence, en 2010 ». En effet, l'étude en question a démontré qu'il y a une déperdition des nuitées vers des établissements non classés comme des maisons d'hôtes non homologués ou des appartements meublés dont la location devient de plus en plus importante dans certaines villes touristiques. «Le système de pilotage de l'activité touristique au Maroc est basé sur des tableaux de bord qui doivent être fiables et crédibles », fustige la FNT qui semble être frustrée entre le décalage flagrant entre la réalité du secteur sur le terrain et l'optimisme démesuré de l'ancien département de tutelle. A cet effet, le communiqué en question fait référence à l'étude lancée par l'Observatoire du tourisme sur le recensement des nuitées dans les établissements d'hébergement classés et au plan d'action visant à moderniser le circuit de déclaration des nuitées. Création d'une commission mixte Ainsi, la mise en œuvre de ce plan d'action permettra une évaluation des remontées d'informations, un meilleur recoupement et une analyse des données dans les plus brefs délais, afin de prévoir les axes d'amélioration et de réajustement possibles, propose la fédération. Pour ce faire, le suivi sera assuré par une commission mixte pilotée par le département de tutelle, en partenariat avec la FNT, la FNIH (Fédération nationale de l'industrie hôtelière), l'ANIT (Association nationale des investisseurs touristiques), la FNAVM (Fédération nationale des agences de voyages du Maroc), le CRT de Marrakech, d' Agadir et l'Observatoire du tourisme.«Nous sommes convaincus que si des irrégularités, non justifiées, ont pu être annoncées, dans certains établissements hôteliers, elles ne peuvent être ni généralisées ni cautionnées par les professionnels, chaînes hôtelières, investisseurs touristiques, marques internationales, groupes privés ou indépendants qui sont regroupés au sein des fédérations du tourisme, qui opèrent dans une transparence totale», se défend la FNT. Une certaine réponse aux déclarations de quelques responsables pointant du doigt la non transparence d'un bon nombre de professionnels également membres de la fédération. «Il est vrai par ailleurs, que le système déclaratif actuel ne prend pas en considération les nuitées enregistrées dans les maisons d'hôtes et les appartements meublés qui échappent à tout contrôle de l'administration. Les hôteliers membres de la FNIH et de la FNT se sont toujours plaints de cette pratique déloyale qui ne contribue nullement à la création de valeur, sociale ou fiscale, et qui présente, en plus, un risque sécuritaire important», conclut la Fédération nationale du tourisme. Trop, c'est trop ! «A cette occasion, nous demandons, encore une fois aux autorités concernées de prendre toutes les dispositions nécessaires pour mettre fin à ces formes d'hébergement informels, qui portent atteinte à notre image, à notre secteur, et d'accompagner ces entités à intégrer le secteur formel de l'hébergement», lance d'emblée la FNT qui semble déterminée à faire entendre sa voix pour éradiquer le phénomène de l'informel. Ce dernier sévit encore dans la plupart des villes touristiques du pays et a augmenté considérablement ces dernières années sans véritable implication du ministère afin de trouver des solutions concrètes. Toutefois, «la FNT, avec les professionnels dans les différentes régions touristiques du royaume continueront à œuvrer avec le département de tutelle et l'Observatoire du tourisme pour faire du secteur une véritable locomotive de l'économie marocaine, et pour faire de notre pays, l'une des 20 premières destinations au monde à l'horizon 2020», a tenu à rappeler la fédération, une façon de modérer son coup de gueule et montrer son implication et sa collaboration avec le ministère du Tourisme.