Elue meilleure athlète pour la 2e année consécutive, Sara El Bikri incarne une génération de jeunes espoirs qui percent à un haut niveau. L'ondine des bassins se prépare activement pour représenter dignement le Maroc aux Jeux olympiques 2012 de Londres. Portrait d'une grande championne. Née en 1987 à Casablanca, Sara El Bikri n'avait d'autre choix que de suivre le chemin entamé par sa sœur aînée Mouna qui faisait déjà partie de l'élite de la natation marocaine avec le club du WAC. La cadette, sous la houlette de deux entraîneurs, en l'occurrence Mohamed Rachidi et Abderrazak Marsoul (DTN), montra dès le départ de belles qualités de nageuses. Avec une grande aisance et une technique hors pair, elle aligne les records et les performances. Elle excelle dans sa spécialité, la brasse, mais elle se distingue aussi dans d'autres nages comme les 4 nages et la nage libre. La famille El Bikri s'agrandit avec une 3e nageuse, Fadwa, la benjamine. Elles sont donc trois championnes avec le WAC mais très vite, les relations avec les dirigeants du club et le DTN —Marsoul très proches de la fédération, présidée par Farid El Allam— se dégradent. Les trois nageuses vont payer cher le prix de ce désaccord, en particulier Sara, qui va être suspendue, et qui sera dans l'obligation de changer d'air. Elle suit son entraîneur Rachidi au Raja de Casablanca. « Ce fut une période douloureuse dans ma carrière », souffle Sara. « Et pourtant, j'étais parmi les meilleures nageuses à l'époque et je ne demandais qu'à bien me préparer avec mon entraîneur Mohamed Rachidi. » En dépit du changement de club, la nageuse n'en continue pas moins de souffrir au niveau de l'équipe nationale car elle sera marginalisée par Abderrazak Marsoul qui ne lui a pas pardonné ce changement de licence. Elle résiste à toute forme de provocation ainsi que sa famille, même si elle est privée pendant 6 ans de compétition. C'est dire la haine que lui voulaient le président Farid El Allam et le DTN. « J'ai résisté aux pressions exercées par le DTN et par la Fédération. Je connaissais mes capacités et j'ai montré à plusieurs reprises que je pouvais améliorer mes records. » Sara El Bikri Moments forts Mais au fil des années, elle se distingue dans plusieurs compétitions mondiales, arabes et continentales. « J'ai résisté aux pressions exercées par le DTN et par la Fédération de l'époque. Je connaissais mes capacités et j'ai montré à plusieurs reprises que je pouvais améliorer mes records. J'y suis arrivée avec mon ancien club de Lyon et le Raja dont je fais toujours partie », explique la nageuse. En effet, le Bac en poche, elle part à Lyon pour des études d'ingénieur. Elle réussit son pari et s'impose parmi les meilleures brasseuses dans les compétitions françaises et internationales les plus relevées. Elle bat plusieurs records nationaux (une quinzaine) et se hisse au plus haut niveau de la natation française. Elle participe aux plus importants rendez-vous mondiaux, à savoir les J.O de Pékin en 2008, et quatre fois aux Championnats du monde à Melbourne en 2007, à Manchester en 2008, à Dubaï en 2010 et à Shanghai en 2011. « Je pense que ce sont des moments forts dans ma carrière», confie Sara. «J'ai côtoyé les plus grandes nageuses mondiales et j'ai acquis une certaine expérience qui me permet d'envisager l'avenir avec plus de sérénité. » Des dizaines de médailles Durant sa carrière, elle a remporté des dizaines et des dizaines de médailles que ce soit lors des Championnats d'Afrique que dans d'autres compétitions comme les jeux panarabes ou le championnat arabe. En 2011, elle réalise plusieurs performances et pulvérise quelques records. Jugez-en par vous mêmes : en août 2011, aux Championnats du monde universitaires en bassin de 50 m à Shenzhen (Chine), elle est finaliste aux 100 m et 200 m brasse et réalise un nouveau record du 200 m quatre nages. En juillet 2011, aux Championnats du monde en bassin de 50m à Shanghai (Chine), elle est demi-finaliste au 200 m brasse. En juin 2011, lors du Meeting de l'Open EDF en bassin de 50 m à Paris, France, elle est 2e au 200 m brasse. Au Meeting de Sette Colli en bassin de 50m à Rome (Italie), elle prend la 3e au 100 m brasse. En mars 2011, aux Championnats de France en bassin de 50 m à Strasbourg (France), elle est médaillée d'or au 200 m brasse avec 2.26.19 (nouveau record national et 2e meilleure performance mondiale de l'année). Enfin, lors des Jeux panarabes, elle obtient 10 médailles dont 5 en or et autant en argent, ce qui lui vaut d'être sacrée meilleure athlète des jeux. Cette année, la presse sportive marocaine l'a élue meilleure athlète marocaine. Une consécration amplement méritée pour une grande championne. Sara El Bikri digest Née le 2 Juillet 1987 à Casablanca 1,72 m pour 64 kg Equipes : Raja Athlétic Club au Maroc – Lyon natation- Lagardère Paris Racing en France Nageuse du collectif olympique Maroc Ingénieur diplômée de l'INSA de Lyon Consultante en systèmes d'Information Entrée en équipe nationale en 1998 Jeux olympiques : 1 participation (Pékin 2008), 1 qualification (Londres 2012) Championnats du monde : 4 sélections (Melbourne 2007, Manchester 2008, Dubaï 2010 et Shanghai 2011) consécrations Novembre 2011 : Premier Trophée de la diplomatie publique dans le sport Janvier 2011 : Elue meilleure athlète féminine de l'année par la presse arabe. Décembre 2010 : Elue meilleure athlète féminine marocaine pour l'année 2010 Septembre 2010 : Elue Meilleure nageuse africaine de l'année 2010 Décembre 2007 : Elue deuxième meilleure athlète féminine marocaine pour 2007.