Les trophées de la filière fruits et légumes (TROFEL) viennent de boucler leur quatrième édition. Sur la base d'une grille d'évaluation assez stricte, la distinction est revenue cette année à dix entreprises. Primer les professionnels de la filière fruits et légumes est devenu synonyme d'un label d'excellence. Ainsi, TROFEL, les trophées de la filière fruits et légumes, seul et unique événement en son genre, s'est frayé son chemin pour « cultiver la performance », comme le déclare ses organisateurs (Gold Roots Consulting). TROFEL, qui en est à sa quatrième édition cette année, a réussi à acquérir une dimension internationale comme l'atteste le nombre de délégations étrangères présentes (Chili, Hollande, Italie…). Jeudi dernier à Agadir, ce sont au total dix prix qui ont été décernés à l'une des filières agricoles les plus en vogue et couvrant quasiment l'ensemble des régions du pays. Issam Rifai, agronome et président du comité organisationnel, nous affirme que les demandes de participation à ce rendez-vous annuel ne cessent de croître d'une édition à l'autre. Déjà pour cette année, le nombre de demandes a dépassé la trentaine, alors que les critères de sélection restent très stricts. La grille d'évaluation englobe ainsi le degré d'engagement dans une politique de qualité et de coopération. Autrement dit, plus l'entreprise adhère aux réseaux professionnels, plus ses chances augmentent dans la course à la distinction. La liste comporte également le taux d'encadrement, le respect de l'environnement, la performance technique et l'innovation, le degré de respect de la responsabilité sociale de l'entreprise(RSE), ainsi que les performances à l'export. Une filière à l'abandon ? Par ailleurs, El Bachir Ben Ahmed, président du directoire de la Banque Populaire (Centre Sud), a rappelé, lors de cet événement, que le secteur agricole reste le parent pauvre de la dynamique que connaissent les fonds d'investissements qui ont grimpé d'un milliard de DH à 8 milliards valeur d'aujourd'hui. Le seul fonds, spécialisé dans l'agriculture, qui existe sur le marché est l'« OCP Innovation fund for agriculture », lancé par l'Office chérifien des phosphates (OCP), avec une valeur de 200 millions de dirhams. Pourrait-il subvenir aux besoins financiers de la profession ? Répondre par la négative serait alors plus judicieux, eu égard aux grands défis auxquels devraient s'attendre ce compartiment assez consistant de l'offre exportable avec l'entrée en vigueur de l'accord agricole Maroc-Union Européenne. À noter que la filière des Fruits et Légumes contribue à hauteur de 20% aux ventes du Maroc à l'étranger. Entretien avec… Issam Rifai, agronome et président du comité organisationnel. « Le Trofel a acquis un degré de maturité significatif » Vous avez décerné dix prix au total… Effectivement. Il s'agit de cinq trophées pour la catégorie Fruits et cinq pour celle des Légumes. En plus, nous avons rendu hommage à quelques professionnels qui ont beaucoup donné -et continuent à le faire- à cette branche de l'économie nationale. Cette année, ce sont Abderrazak Mouisset, ancien président de l'Apefel et le Hollandais Jan Van Den Heuvel, PDG de Hillfrech international, à qui hommage a été rendu . Dans le détail, et pour la première catégorie, la société Station Kabbage Souss a remporté le Trophée Excellence, la Société Agrojuce Processing(Trophée Performance), la Société Dagmas (Trophée Qualité), la société Tiwiza Exotic (Trophée Innovation) et le groupe Ghallab & Tazi-Laragel(Trophée Mérite). Dans la filière Légumes, il s'agit respectivement de la société Duroc (Trophée Excellence), la Coopérative agricole Toubkal(Trophée Performance), la société Safiland(Trophée Qualité), la station de conditionnement Belhadj(Trophée Innovation) et Cap Agro / Chem's Prim (Trophée Mérite). Le fait marquant de cette édition n'est-il pas le début de l'internationalisation ? Le TROFEL a acquis un degré de maturité assez significatif. Et je pense qu'il est temps de s'internationaliser davantage. Les Chiliens, par exemple, ont manifesté leur désir de renforcer la coopération et densifier davantage le flux des échanges commerciaux. Des prises de contact ont été effectuées entre les professionnels. Il est même prévu dans les prochains mois de mener une mission de prospection sur le marché latino américain. Comment se porte la filière ? La filière des Fruits et Légumes a fait de grands pas. Bien que bon nombre de contraintes subsistent toujours, à l'exemple des fameux quotas dressés face à l'accès au marché européen. En tant qu'expert, j'estime qu'il faudrait revoir voire repenser le positionnement du Maroc sur certains compartiments de la filière comme par exemple la Banane. Il faut l'avouer on ne dispose pas d'avantages compétitifs sur ce chapitre là…