Ce sont des partis locaux comme les autres, avec ou sans programme électoral…. À ceci près que leurs noms et leur discours sont assez rigolos… Aperçu des partis MDR marocains ! « Le Parti du sabone el beldi [savon noir] est le symbole de la lutte contre les saletés du pays. Nos orientations politiques sont de gauche-droite, Nord-Sud et horizontale-verticale… Glissez avec le Parti du sabone el beldi (PSB) et ne vous arrêtez jamais de militer ! »… C'est avec ces phrases bizarres et à peine déchiffrables que commence son discours de campagne le docteur Koteha, mascotte du PSB. D'une durée de trois minutes, la réalisation satirique du réalisateur artistique marocain Rachid Jadir ne manque pas d'humour. Des vidéos sur Youtube aux groupes Facebook, les partis, qui tournent à la dérision les programmes politiques en cette période de campagne électorale, fourmillent sur la Toile marocaine. Outre le PSB, le PÂDM, le PUV et le PTK sont les plus appréciés. Revendications Le PSB, avec ses 3 105 membres, semble être un simple parti humoristique marocain. Mais une fois que l'on l'analyse, le discours du Dr Koteha met, en réalité, à nu les revendications des manifestants avec un brin d'exagération, empli de sous-entendus. « Concernant les droits de la femme, nous lui donnerons l'occasion de se venger de toutes les années de déperdition et de hogra. Nous lui accorderons un mariage de quatre hommes jusqu'à l'infini, et nous imposerons à ces derniers le voile et des lunettes de soleil. Nous donnerons aussi aux femmes la liberté de se déshabiller et nous veillerons à ce qu'elles soient transparentes et bien formées… », peut-on écouter dans la vidéo du PSB. Pour le slogan, les interprétations sont les bienvenus. « Notre slogan est le suivant : ensemble pour lutter contre alfassas et almoufssissines… » Sûrement une méchante dyslexie du Dr Koteha, qui voulait parler de « dépravation » et de « dépravés». « Une blague sur El Fassi », conclut Rachid Jadir. Si le PSB est le seul parti humoristique à avoir, à sa façon, vraiment joué le jeu de la campagne électorale, d'autres ont de leur côté un programme, des commentaires ou des idéologies assez insolites. Avec ses 626 membres, le Parti de l'âne démocratique marocain (PÂDM) tient un discours bref, concis mais très populaire. En guise d'insoumission, le parti met les points sur les «i» : « Nous mourrons, oui, mais nous ôterons la selle de nos dos… », peut-on lire dans la présentation de la page Facebook du PÂDM. Concernant les motifs qui poussent certains à y « militer », ils convergent vers la même chose, et le message est même à connotation phallocratique : « Après une longue réflexion, nous avons décidé de voter pour le parti de l'âne car son programme est clair et très long et ne connaît que la droiture… Votez [pour] l'âne et vous ne serez jamais déçus ! ». « No, we cant ! » Le Parti ultra-vide (PUV), quant à lui, n'a « pas de programme, pas de vision, pas de stratégie. Il ne propose rien et ne mettra rien en œuvre pour y parvenir. Quand il n'applique pas à la lettre la politique de la chaise vide, le PUV se réunit à huis clos pour exclure les illuminés qui tenteraient de faire quelque chose », peut-on lire sur la page Facebook de ce parti. Rassemblant autour de lui 136 membres, le slogan du PUV peut paraître très anti-Obama : « No, we cant! » Les partisans de cette formation ce sont amusés à faire leurs propres propositions. Par exemple : « On sera de droite les jours pairs et de gauche les jours impairs », ou encore « Une carte de paresse sera distribuée au plus inactifs… », peut-on lire sur l'un des commentaires. Dans un discours plus « politique », le PUV se prononce : « Position officielle du PUV concernant les élections : on ne sait pas. Aucun de nos militants ne s'est penché sur le sujet. » Et pour couronner le tout, le PUV n'est pas un fanatique du boycott, encore moins du vote : « Certains appellent au vote, d'autres au boycott, le PUV n'appelle à rien du tout ! » D'autres partis, tels que le Parti de tassa et kartassa (Parti de l'alcool et du plomb) ou encore le Parti des sauterelles libérales socialistes centristes marocaines (PSLSCM), ont une rhétorique nettement plus libertaire. Ils promettent en effet dans leur programme électoral de « rapprocher les dealers de drogues et les citoyens », d'« accorder des réductions pour les fêtards » ou même de « miser sur l'enseignement en prônant les valeurs de la soumission.» ça promet pour le prochain gouvernement (version humoristique).