C'est au tour du Fonds d'équipement communal de recourir au marché de la dette en émettant des obligations. À travers cette démarche, l'institution financière veut d'abord continuer à jouer pleinement son rôle de financeur des collectivités locales. Le Fonds d'équipement communal (FEC), institution financière spécialisée dans le financement des collectivités locales, accompagnée par Attijari Finances Corp. et CDG Capital, aurait l'intention de lancer prochainement un programme d'émissions obligataires. C'est en tous cas la conclusion tirée après que le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) ait accordé son visa préliminaire sur une note d'information de l'établissement. Cette note, comportant les informations sur le patrimoine, l'activité, la situation financière, les résultats et les perspectives du FEC, n'inclut pas les caractéristiques et modalités de l'opération. Celles-ci n'ayant pas encore été arrêtées à ce jour, précise d'ailleurs la-dite note. Le choix de cette manière de procéder trouve son origine dans la volonté de l'émetteur (FEC) d'adopter un processus en deux temps, dans une optique d'obtention d'une juste appréciation des conditions du marché. Ainsi, à l'octroi du visa préliminaire par le CDVM, le FEC procèdera à un sondage visant à mesurer la profondeur du marché (notamment la situation de liquidité) et, à ajuster au mieux les modalités de l'opération en termes de primes de risque, de maturité et de nature des titres (cotés ou non cotés). Quant aux objectifs de l'opération, le recours par le FEC au marché obligataire vise principalement le financement de son activité. L'institution envisage ainsi de réaliser un niveau de décaissement de 1,8 milliards DH en 2012. Cette levée de fonds assurera à l'organisation la diversification des ses sources de financement à long terme et la poursuite de l'optimisation de ses coûts de financement. Parallèlement, l'émission contribuera au renforcement de son positionnement en tant qu'émetteur régulier sur le marché obligataire. Du papier frais en moins de trois ans D'ailleurs, l'opération générera au fonds de quoi faire face à l'évolution des besoins d'équipement du secteur public local dont les ressources sont appelées à passer de 1,5 milliard DH actuellement à 8 milliards DH en 2014, favorisant ainsi de plus grandes capacités d'endettement. À ce titre le FEC prévoit un taux moyen annuel de progression de 16% de son activité de décaissement de prêts. À ce rythme de croissance, le niveau des décaissements devrait continuer de progresser pour atteindre près de 2,5 Milliards DH à l'horizon 2014 contre 1,6 milliard en 2011. Par ailleurs, les prévisions de réalisations de l'institution financière portent sur un produit net bancaire (PNB) pour l'année en cours de 244 millions DH, là où il était de 332 millions en 2010. En 2014, ce PNB devrait passer à 319 millions DH soit pratiquement le revenu généré en 2010. Selon le FEC, «cette évolution entre 2011 et 2014 s'explique essentiellement par une croissance annuelle moyenne des produits d'exploitation bancaire de 9,3% (+201 millions DH) à près de 862 millions à horizon 2014». De facto, les prévisions tablent sur une progression annuelle moyenne de 6,5% de son résultat net, qui devrait s'établir à près de 157 millions DH à horizon 2014 contre 70 millions en 2011. L'amélioration du résultat net sur la période permettrait à la banque de consolider ses fonds propres qui devraient s'établir à près de 3 milliards DH en 2014. Ce renforcement des fonds propres devrait permettre ainsi à la banque de poursuivre les recours au marché financier local, notamment par la mise en œuvre du programme actuel d'émissions obligataires devant être initiées respectivement à hauteur de 1 milliards de DH en 2011, 1,5 milliards en 2012 et 1,5 milliards DH en 2013. De quoi offrir au marché financier un total de 4 milliards DH de papier frais en moins de trois ans.