Le 4e Salon du cheval d'El-Jadida continue sa chevauchée fantastique. Du 19 au 23 octobre, conférences, tbouridas, championnats, spectacles et concours ont ravi participants et visiteurs. Zoom sur ce salon désormais emblématique. Le Salon du cheval d'El-Jadida 2011 aura été marqué par trois nouveautés : évolution du concours international de sauts du niveau CIC 3 étoiles à CIC 3 étoiles W, concours international du pur-sang arabe du niveau C au niveau B, introduction d'un espace environnemental animé par le haut-commissariat aux Eaux et Forêts. Le salon a poursuivi ses journées hippiques en grande pompe. 200 000 visiteurs et 20 pays étrangers ont participé aux activités du Salon, selon les chiffres de l'Association du Salon du cheval parus au moment où nous mettons sous presse. Sept villages d'exposants dédiés à tous les genres de métiers hippiques ont investi l'espace géant du salon : produits vétérinaires, médicaments, alimentation, ainsi qu'un grand pavillon artistique regroupant des artistes épris de chevaux. Tbouridas spectaculaires, spectacles techniques de dressage et de prouesses équestres, conférences spécialisées se sont succédés à longueur de journée, de même que des ateliers interactifs pour enfants incluant des ateliers d'entretien, des ateliers d'hippologie, des promenades en calèche. Chevaux barbes et arabe-barbe, cru local revalorisé Vendredi et samedi se sont déroulés les championnats nationaux des chevaux arabe-barbe et barbes, deux démonstrations de beauté et d'allure qui mettent en avant les caractéristiques esthétiques de ces deux races, emblématiques du Maroc. Un beau cru a pavané devant un parterre de juges et un public en admiration. Encolures, museau, nasaux et lignes fines ont défilé, fruit d'une sélection laborieuse. « 11 concours régionaux et deux concours inter-régionaux, à Meknès et à Marrakech, précèdent les championnats », explique au Soir-échos Mohamed Baya, directeur du pôle Communication de l'Association du Salon du Cheval et docteur vétérinaire. Meknès draine les chevaux d'Oujda, de Fès, de Meknès, de Kénitra et de Khmisset ; Marrakech, ceux d'El-Jadida, de Safi, d'Agadir et de Beni-Mellal. Sur 3 000 chevaux, 36 chevaux ont été sélectionnés, toutes catégories confondues. Et le responsable d'ajouter : « Il y a 150 000 chevaux, entre arabes-barbe et barbes, recensés au Maroc. L'arabe-barbe est certainement plus exploité que le barbe, mais, depuis quelques années, des programmes et des suivis sont organisés pour que cette race regagne sa présence au niveau du Maroc ». Abondant dans le même sens, Azzedine Msefer, président de l'Association nationale des éleveurs et propriétaires d'arabe-barbe, relève que, effectivement, « le barbe, race abandonnée depuis longtemps, est très minoritaire, mais, dernièrement, sur ordre de sa majesté le roi Mohammed VI, les éleveurs remédient au regroupement de cette race.» « Le barbe est une race berbère que les Arabes ont trouvé à leur arrivée au Maghreb, et qu'ils ont croisé avec le pur-sang arabe, d'où l'appellation ‘‘arabe-barbe''», rappelle Azzedine Msefer. « L'arabe-barbe a hérité de la beauté du pur-sang arabe et de la résistance du barbe. Le pur-sang arabe, cheval de taille moyenne, aux yeux saillants, à l'encolure allongée et à la petite tête comme celle d'un serpent, est impétueux et très rapide. Dès lors qu'il est croisé avec le barbe, un cheval fort, calme et endurant, mesurant entre 1m 55 et 1m 58, le produit hybride donne lieu à un cheval de taille moyenne, polyvalent, propice pour le labour, le voyage et les fantasias, l'arabe-barbe », précise-t-il. Un salon pour tous L'autre championnat très attendu par les amateurs du monde hippique, est le Show international du pur-sang arabe, qui, du niveau C l'année dernière, a été surclassé au niveau B, « acquérant une dimension internationale soumise à la réglementation européenne », selon Mohamed Baya. L'autre nouveauté du festival est la portée internationale donnée au championnat de saut d'obstacles, rehaussé cette année en passant du CIC 3 étoiles à CIC 3 étoiles W, un niveau « qui permet aux cavaliers de collecter des points et de participer aux championnats internationaux », précise Mohamed Baya. « Le Salon du cheval d'El-Jadida est désormais crédible et s'affirme comme une grande plateforme d'échanges. Preuve en est l'affluence d'instances européennes, dont l'Office irlandais de promotion du cheval, venu promouvoir leur pur-sang », conclut-il. El Jadida, devenue porte-étendard de la discipline équestre du royaume, ne peut que se réjouir d'une manifestation de cette envergure. Une belle tribune pour cette ville côtière jadis méconnue.