Chaque année, nombreux sont les étudiants subsahariens qui débarquent au Maroc pour y poursuivre des études universitaires. Des associations africaines et une agence nationale œuvrent à rendre l'insertion la moins difficile possible. La Cité universitaire internationale (CUI) de Rabat accueille chaque année plusieurs centaines d'étudiants venus de tous les coins du continent africain. Béninois, Sénégalais, Ghanéens, Mozambicains… la liste de ces étudiants boursiers de l'Etat marocain est exhaustive. Ils viennent tous au Maroc pour poursuivre des études universitaires. L'Agence marocaine de coopération internationale (Amci) ne ménage aucun effort pour rendre les premiers jours de ces nouveaux venus agréables. Ainsi, à leur descente de l'avion à l'aéroport Mohammed-V de Casablanca, l'Amci se charge-t-elle de les ramener à Rabat pour les diverses formalités administratives à remplir. Une fois dans la capitale, ce sont les associations respectives des communautés estudiantines qui prennent le relais. Ces dernières ont pour mission de diriger et d'informer ces nouveaux étudiants, qui foulent pour la première fois le sol marocain. « Nous avons déjà accueilli la vague de cette année. Notre association a très rapidement œuvré pour que les étudiants qui doivent partir dans les autres villes puissent rapidement avoir les papiers dont dont ils auront besoin pour entamer la rentrée», confie Ousmane Seydina, le secrétaire général de l'Association des étudiants sénégalais au Maroc. L'Agence marocaine de coopération internationale accueille chaque année, dans le cadre de partenariats bilatéraux, plusieurs centaines d'étudiants subsahariens issus de divers pays. Mais les formalités administratives ne sont pas les seules difficultés que rencontrent ces nouveaux étudiants. Car une chose est d'être prêt pour la rentrée; c'en est une autre de trouver quelque part où loger. Les étudiants qui doivent rester à Rabat ont souvent la chance de bénéficier de l'hébergement à la CUI. Mais ce n'est pas le cas de ceux qui vont dans les autres villes du Royaume : ils sont généralement obligés de louer. Une situation qui n'est pas facile à gérer, puisque la bourse bimensuelle accordée par l'Amci suffit à peine à payer la nourriture et à régler les frais d'inscription. «Pour les étudiants sénégalais qui se retrouvent dans ce cas, nous faisons le maximum pour leur alléger les charges dans un premier temps, avant de trouver une meilleure solution», explique Ousmane Seydina. Un point de vue partagé par Josué Couthon, le secrétaire général de l'Association des étudiants béninois au Maroc. Cependant, la situation est encore plus compliquée pour les non-francophones. Il y a d'abord l'obstacle de la langue, car ce sont des étudiants issus de pays anglophones, hispanophones, voire lusophones. Ils sont donc obligés de faire un an d'apprentissage de la langue française avant de pouvoir choisir une formation. «Grâce aux cours de soutien en français organisés par la Césam, nous arrivons tout de même à nous en sortir», témoigne Akuamoah-Boateng Kwabena, étudiant ghanéen doctorant et ancien secrétaire général de la Communauté ghanéenne au Maroc. À ces difficultés s'ajoutent aussi de nombreux cas d'agression et de racisme. Dans le souci de rendre – un temps soit peu – l'aventure moins morose à ces nouveaux étudiants, la Confédération des étudiants et stagiaires africains au Maroc (Césam), qui regroupe toutes les communautés estudiantines subsahariennes vivant au Maroc, organise au début de chaque année la journée de l'intégration. Une occasion pour ces nouveaux venus de se familiariser avec la société marocaine.