Le ministère de l'Intérieur a dévoilé les grands axes du découpage électoral. Un projet qui suscite l'ire des petites formations et du PJD. Le siège du ministère de l'Intérieur a abrité, dans la soirée du mardi, une réunion avec 17 partis. Elle a été consacrée essentiellement au découpage électoral. En l'absence de Taib Cherkaoui, c'est Saad Hassar, le n°2 de ce département, qui a présidé la séance au cours de laquelle, une lecture a été faite de la mouture du projet, chose qui a suscité l'ire des formations présentes. « A l'unisson, nous avont demandé une copie afin de l'analyser au sein de nos instances dirigeantes et y émettre nos observations et nos propositions », nous confie Addi Bouaârfa, membre du bureau politique du parti socialiste. Mais qu'en est-il de la nature du découpage proposé par l'Intérieur ? « Il est difficile et ne profite guère aux formations sérieuses. En revanche, il favorise certaines personnalités influentes. C'est un découpage anti-démocratique. Le consensus n'y était pas», soutient-il. « Plusieurs villes n'ont subi aucun changement par rapport au découpage de 2007. Par exemple : Rabat avec 7 sièges répartis sur deux circonscriptions : 4 à l'Océan et trois à Chellah. Casablanca, Marrakech et Fès n'enregistrent, également, aucune modification », explique notre interlocuteur. Il impute l'absence de toute innovation dans le découpage de 2011 « aux fortes pressions exercées par de puissants lobbys locaux ». Même son de cloche auprès du PJD. Dans des déclarations au Soir échos, Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat général de la Lampe, estime que le découpage élaboré par le ministère de l'Intérieur est « mauvais » et de surcroît établi sur des « critères qui n'ont pas pris en considération la démographie ». Etayant ses propos, il cite l'exemple de Tanger où on compte « un député pour 200.000 habitants. Tinghir qui compte une population de 284.000 n'a que deux élus, en revanche Benguerir a 3 sièges ». Pour rappel, dans un mémorandum, les islamistes avaient proposé que l'écart démographique entre les circonscriptions ne devrait pas dépasser 20.000 habitants. Dans l'ensemble, la mouture proposée par le ministère de l'Intérieur fait état de 98 circonscriptions locales qui donneront 298 sièges alors que la liste nationale est répartie entre 60 pour les femmes et 30 au profit des jeunes. Pour atteindre les 395 sièges prévus par la loi organique de la 1ère Chambre, il reste 7 sièges. « Le ministère de l'Intérieur a demandé, lors de la réunion du lundi, aux 17 partis de suggérer les endroits où placer ce reste », nous confie Addi Bouaârfa, membre du bureau politique du parti socialiste. Ce découpage reste, pour le moment, un projet. Son passage à la commission de l'Intérieur de la Chambre des représentants donnera, à coup sûr, l'occasion au PJD et à certaines forces politiques, y compris de la majorité , de croiser le fer avec Taib Cherkaoui. L'USFP espérait, en effet, des modifications notamment dans certaines circonscriptions de Casablanca afin de glaner plus de sièges que lors des législatives. Certaines de ses têtes d'affiche se sont prononcées pour des circonscriptions, notamment, dans les grandes villes de 7 sièges. Une proposition qui a été bien accueillie par les PJDistes.