C'est l'ultime obstacle que doit franchir le WAC avant de rêver d'un titre, après celui de 1992. La demi-finale de ce dimanche face aux Nigérians d'Enyiemba revêt un caractère particulier pour les Bidaouis, qui n'ont pas été éblouissants lors de la phase de poules. Privé de quelques éléments dont le néo international Saïd Fettah, le WAC devra faire mieux que lors de la phase de poules où il n'avait remporté qu'une seule victoire face au MC Alger 4-0, qui avait d'ailleurs pris sa revanche au retour 3-1. Les autres rencontres s'étaient achevées sur des nuls, que ce soit au Complexe Mohammed V ou chez Al Ahly du Caire et l'Espérance de Tunis. Hormis ce festival offensif face aux Algériens, les hommes de Michel Decastel n'ont pas convaincu et même donné des sueurs froides aux supporters, notamment face aux Egyptiens et aux Tunisiens à Casablanca. Son adversaire du jour, Enyiemba, est un nouveau club, créé en 1976, mais avec déjà deux titres dans cette épreuve reine, remportée en 2003 et 2004. les Nigérians ont donné le ton lors de la phase de poules où ils n'ont perdu aucun match, se permettant même le luxe de revenir avec des succès hors de leurs bases à Garoua contre Coton Sport et à Khartoum face au Hilal. C'est dire la qualité de l'adversaire qui sera très redoutable, aussi bien à Casablanca ce dimanche que dans 15 jours chez lui. Il est vrai que le WAC a actuellement le vent en poupe avec deux victoires successives en championnat et une qualification en quarts de finale de la Coupe du Trône après une large victoire sur la JSM à Laâyoune. Toutefois une compétition africaine, de surcroît une Ligue des champions, se prépare différemment. Michel Decastel, l'entraîneur suisse du WAC, reste malgré tout optimiste. «C'est vrai que ce ne sera pas une rencontre facile devant un adversaire qui a fait ses preuves lors de la phase de poules, mais les joueurs sont conscients de la lourde tâche qui les attend», explique le technicien. «Nous sommes arrivés à un stade où on n'a plus le droit à l'erreur, surtout devant notre public. C'est la raison pour laquelle nous devons faire preuve de lucidité et de sérénité pour marquer le maximum afin d'être plus relax au retour», avoue -t-il. Michel Decastel comptera sur sa garde internationale qui constitue le noyau de l'équipe, en l'occurrence le gardien Nadir Lamyaghri qui donne une certaine assurance au compartiment défensif avec Ayoub El Khaliqi, très à l'aise sur le flanc gauche et Youssef Rabeh dans l'axe central où il excelle, Mohamed Berrabeh, le médian de charme qui sait distiller de bons ballons aux attaquants, dont Ahmed Ajedou qui peut, à lui seul, renverser le cours d'une rencontre. Seul regret pour l'entraîneur, l'absence de Saïd Fettah, le métronome, un peu trop fougueux et qui a écopé d'un carton rouge face aux Algériens du MCA. « C'est vrai que ce n'est pas évident d'avoir un absent comme Said Fettah qui rend énormément de service au sein du groupe, mais on doit s'y faire », reconnaît Berrabeh son coéquipier du milieu de terrain. L'attaque du WAC reste l'une des plus prolifiques avec Mouhcine Yajour, Patrice Ondoma et Youssef Kaddioui qui sont devenus des terreurs de la surface de réparation. Tous le gardiens de but les craignent autant que Ahmed Ajedou sur le flanc droit. D'autres fers de lance se sont joints au groupe durant le mercato, en l'occurrence Abderrahmane Lemsassi, Younes Haouassi et dans l'entre- jeu, l'expérience de l'international olympique Yacine Lakhal et Ayoub Skouma sera déterminante. A charge pour tous ces joueurs de donner le meilleur d'eux- mêmes pour faire plaisir aux milliers de supporters qui afflueront au Complexe Mohammed V pour les soutenir. Les Nigérians d'Enyimba sortiront-ils vainqueurs de cette double confrontation ? Tout est possible. Avec 14 points dans leur escarcelle, pour quatre victoires et deux nuls, les Nigérians ont marqué 11 buts et en ont encaissé cinq. Ils possèdent de terribles attaquants, véritables bombardiers, dont Victor Barnabas, auteur de 14 buts cette saison, Uché Kalu, neuf buts, et Ifeanuji Ede, cinq buts. L'ambition des Nigérians est d'accrocher une 3e étoile à leur poitrine après celles de 2003 et 2004. Dans l'autre demi-finale, l'Espérance de Tunis va tenter de faire mieux que l'année passée, face au Hilal du Soudan, en décrochant le titre continental derrière lequel le club tunisien court depuis 1994. Les « Sang et or » ont disputé trois finales (1999, 2000 et 2010) et les a toutes perdues. Mais, pour le moment il s'agit de passer l'avant-dernier cap, celui des demi-finales. Son adversaire, El Hilal, qui porte gaillardement ses 81 ans, entend faire au moins aussi bien qu'en 1992, année où le club d'Omdurman avait échoué en finale contre le WAC. Samedi au Complexe Mohammed V à 19h. WAC - Enyiemba