La société Delattre Levivier Maroc, qui tient pour la première fois une présentation de ses résultats semestriels, dévoile de nouveaux chantiers pour assurer sa croissance. La succursale sénégalaise devient une filiale et une nouvelle succursale voit le jour en France. L'année 2011 se profile sous de bons auspices pour le spécialiste de gros œuvres industriels Delattre Levivier Maroc (DLM). En plus des bons résultats affichés au terme du premier semestre de l'année en cours, en hausse de 21,1 % pour l'exploitation et de 6,5 % pour la capacité bénéficiaire, le second semestre devrait également s'inscrire dans le même trend. Eric Cecconello, administrateur directeur général de Delattre Levivier Maroc a en effet précisé hier, lors d'un point de presse, que «la production devrait atteindre 640 millions de DH d'ici la fin d'année». Cette amélioration conjuguée à des coûts stables, ne pourrait qu'aboutir à des résultats en progression. Sur le plus long terme, la société dispose d'un carnet de commandes assez balisé et dont le montant s'élève à ce jour à 1,28 milliard de DH. «Ce dernier représente deux années de chiffres d'affaires», précise Eric Cecconello. En plus de l'aspect commercial, d'autres éléments pourront améliorer la rentabilité de DLM. A leur tête, la possibilité de s'approvisionner en acier spécial au niveau d'un opérateur local au lieu de l'importer de l'étranger. Cet opérateur n'est autre que Maghreb Steel. Ce dernier envisage de commencer la production de nouveaux types d'acier d'ici six à neuf mois. Pour DLM, cette nouvelle mesure du producteur national constitue une opportunité à même de réduire ses coûts de production. La structure de ces derniers serait en fait amenée à être modifiée, en conséquence DLM ne supportera plus directement les coûts de transport ou encore les risques liés à la variation du taux de change. «Toutefois, étant donné que les prix de commercialisation de Maghreb Steel ne sont pas encore fixés, il est un peu prématuré de mesurer l'impact réel sur les coûts de production», tempère Cecconello. Sur le plan opérationnel, le regroupement des différentes usines de la société sur un même site de production, notamment à Tit Mellil, lui permettrait d'augmenter sa production de 30 %. Par ailleurs, au niveau de l'activité internationale, qui prend de plus en plus d'ampleur (24% du chiffre d'affaires à fin juin 2011), la succursale implantée au Sénégal, connaîtra une transformation de son statut pour devenir une filiale. L'ambition de cette dernière est de chapeauter l'activité de Delattre en Afrique de l'Ouest. De même, la société s'est dotée d'une nouvelle succursale en France afin de couvrir ses activités en Europe. Les revenus de cette succursale apparaîtront, au niveau des comptes, à partir du second semestre de l'année en cours. Quant aux perspectives par secteur d'activités, DLM ne table plus sur le ciment du moins sur le marché marocain. «Ce dernier atteignant le niveau de surcapacité, il est donc difficile de voir de nouveaux projets de construction au cours des deux prochaines années», souligne le directeur général de DLM. C'est surtout à l'international et particulièrement en Afrique que le potentiel est encore important notamment au Bénin et en Côte d'Ivoire. En ce qui concerne les mines et chimie, la société compte s'accaparer une part importante dans le programme d'investissement sur quatre années, lancé par l'OCP, son client de longue date. Côté export, DLM mise surtout sur le potentiel d'investissement dans les gisements de fer en Mauritanie estimé à 15 milliards de dollars, ainsi que les mines d'or dans ce pays et au Sénégal. L'activité pétrole et gaz, en revanche, devra profiter de la relance des chantiers de construction de terminaux de stockage au Maroc. L'énergie, quant à elle, avance à des pas mitigés. Au moment où l'éolien peine à décoller, le solaire avance de manière plus structurée. Le management demeure donc confiant en l'avenir et envisage de dévoiler un nouveau programme d'investissement couvrant la période 2012-2015 dans les mois qui viennent. Bon vent !