Les résultats semestriels de Holcim Maroc confirment que le groupe a fortement pâti de l'arrivée d'un nouvel acteur responsable d'une surcapacité de production. Holcim n'a pas profité de l'évolution du secteur du ciment durant le premier semestre de cette année. A la surprise générale, l'évolution du cimentier a juste atteint 7,2%. Telle est la conclusion que l'on pourrait tirer des résultats de la société, rendus publics lors d'une conférence de presse tenue jeudi à Casablanca. Le cimentier a vu se replier ses résultats semestriels. Ses revenus ont ainsi reculé de 2 à 1,8 million de dirhams. Cette contreperformance est essentiellement due à «l'arrivée d'un nouvel acteur qui a provoqué une surcapacité de production de 25% (soit 4 millions de tonnes de capacité supplémentaire)», souligne Dominique Drouet, président du directoire de Holcim Maroc. Suite à l'entrée sur le marché de Ciments de l'Atlas, la société a vu ses volumes de ventes «Ciments» à fin juin se réduire de 11% à 1,7 million de tonnes contre 2 millions à fin juin 2010. Sur le volet opérationnel, le cimentier affiche un résultat d'exploitation de 590 millions de dirhams, soit un recul de 22,6% par rapport à la même période de l'année dernière sous l'effet de la baisse du volume des ventes «Ciments», combinée à la hausse des prix du pétrole à l'international. «A noter que les coûts du Petcock (dérivé du pétrole) représentent 40% des charges variables de l'industrie cimentière», précise Dominique Drouet lors de la conférence de presse. Les achats consommés sont, ainsi, passés de 907,5 à 940,3 millions de dirhams, soit un additionnel de 32,8 millions de dirhams. Dans ce sens, la marge opérationnelle ressort à 33 %, contre 39 % à fin juin 2010, avec une perte de 6 points. Toujours négatif, le résultat financier réduit toutefois ses pertes à 17,6 millions de dirhams contre les 29,1 millions de dirhams cumulés une année auparavant. Le résultat non courant, lui, ressort bénéficiaire et se fixe à 4,2 millions dirhams contre -11,4 millions de dirhams sur la même période en 2010. Le résultat net de Holcim Maroc, à fin juin, en ressort conséquemment en fléchissement de 15,8 % et s'établit à 413,5 millions de dirhams contre 491,6 millions de dirhams à fin juin 2010. Ce résultat demeure essentiellement impacté par les effets de la baisse des volumes des ventes due à un marché excessivement sur-capacitaire ainsi que par la hausse des prix internationaux de pétrole. La marge nette se fixe, en conséquence, à 21% contre 22 une année auparavant, marquant ainsi un léger repli de 1 point. Pour sa part le résultat net part du groupe s'est réduit de 12,3% à 374,8 millions de dirhams. Les analystes se montrent plutôt moins optimistes quant aux performances futures du cimentier qui devrait concéder davantage en termes de parts de marché. En termes de perspectives, le groupe cimentier semble optimiste quant à ses réalisations 2011 et table sur une reprise du secteur de l'ordre de 4% pour l'année en cours. Par ailleurs, le groupe entend poursuivre le développement de ses deux filiales Batipro et Ecoval ainsi que la finalisation au terme du premier semestre 2012 de son projet de Fès. De leur côté, les analystes se montrent plutôt moins optimistes quant aux performances futures du cimentier qui devrait concéder davantage en termes de parts de marché. La flambée des prix qui pourrait se poursuivre sur la seconde moitié de l'année devrait également peser de façon considérable sur les marges de la société. En effet, «La consommation de combustible comme le coke qui est un dérivé du pétrole reste plutôt coûteuse et le prix varie en fonction du cours du brut qui semble poursuivre son avancée», nous explique un analyste financier. En tout état de cause, ces éléments laissent présager, pour Holcim Maroc, des réalisations 2011 à l'image de ses résultats semestriels.