Plaidoyer écologique ? Critique comportementale ? Manifeste social ? En décryptant l'incongruité consumériste du plastique, « Mica » porte un regard tentaculaire sur cette matière. Une exposition collective à la Villa des Arts de Casablanca, jusqu'au 29 octobre. Orchestrée par cinq artistes abonnés aux images et installations caricaturales, Mica est un patchwork artistique qui s'insurge contre le plastique. «Mica» est également une opportunité ouvrant de nouvelles perspectives aux réalisations expérimentales de ses cinq créateurs, les artistes Imad Mansour, Corinne Troisi, Mounat Charrat, Saad Tazi et Mohammed Rachdi. Imad Mansour, artiste irakien et commissaire de l'exposition, explique : « A la base de cette rencontre, l'envie de créer un groupe qui défende non seulement l'art mais l'humanité, la société et la planète Terre ». Mohamed Rachdi, critique d'art et commissaire d'expositions, enseignant et chercheur en Art et Sciences de l'Art, tentera une approche kitsch, s'interrogeant sur les relations humaines dans un monde régi par la communication par le plastique. Imad Mansour, auteur d'installations vidéo et sculpture truffées d'expressions spatiales et temporelles, y injecte sa touche poétique. Son regard sur cette matière froide est exacerbé par la touche picturale qu'on lui connaît, et son dévouement habituel pour les matières nobles. Il y apporte sa touche de vidéaste, montant une vidéo aux allures « plastiques » basée sur la 3D. Mounat charrat, pétrie d'un univers de formes, de couleurs, et de volumes a choisi une interprétation humoristique, tout en valorisant la condition éphémère de l'humain versus la dramatique durabilité de la matière. Corinne Troisi, artiste plasticienne évoluant dans un univers ludique où les installations prennent des allures de trompe-l'œil à deux ou trois dimensions, nous plongera dans une métaphore ludique sur le synthétique. Saad Tazi, photographe capteur du quotidien, des bribes de vie, défenseur de la simplicité méditative et de l'esthétique minimaliste, explore dans « Mica » les fragments épars du plastique et tente d'extraire la portée symbolique de la substance incriminée, jonglant entre l'effroyable et l'esthétique. Mica est une réflexion visuelle sur les affres de la dépendance matérielle, sur fond de poésie individuelle et de dépérissement planétaire. A «consommer» sans modération, jusqu'au 29 octobre.