L'association Maroc Alzheimer organise le 21 septembre 2011, en partenariat avec l'association Méditerranée Alzheimer, un colloque international sur une maladie aussi répandue que mal traitée au Maroc. L'association Maroc Alzheimer organise le 21 septembre 2011, en partenariat avec l'association Méditerranée Alzheimer, la deuxième édition du colloque international «La maladie d'Alzheimer, du diagnostic à la prise en charge médicale et sociale». L'occasion pour nous de revenir sur une maladie que d'aucuns semblent oublier. Il se trouve que la maladie existe bel et bien chez plusieurs personnes. Mais qu'est-ce que l'Alzheimer? L'exemple le plus récurrent que les neurologues donnent pour décrire les débuts de la maladie d'Alzheimer est le suivant : la personne cherche avec obsession ses clés. « Le malade risque de s'énerver, se sentir détesté et devenir par la suite très querelleur…». Finalement, elle les trouve dans des lieux anormaux tels que le frigidaire…Pour le neurologue Chafiq Mohamed, « C'est la maladie de l'oubli progressif . Nous avons deux mémoires : l'ancienne et la nouvelle. Ceux qui perdent cette dernière sont atteints d'Alzheimer. La seconde étape, plus aiguë, de la maladie, est caractérisée par un changement de personnalité engendrant une perte de la notion du temps puis ensuite du lieu». D'après Khadija Tantaoui, présidente de l'association Maroc Alzheimer, « c'est à partir de l'âge de 65 ans que la maladie d'Alzheimer commence à atteindre les personnes vulnérables. La maladie est due, d'après les dernières études, à un excès de type de protéine animale (T.A.U) . Mais la source de ce virus et son développement sont encore un mystère. » La maladie de l'oubli est également un calvaire que vit quotidiennement toute la famille. Pour cette femme interrogée, son mari est devenu un enfant qu'elle doit tout le temps surveiller : « c'est un calvaire et pour le malade et pour sa famille. Nous devons tous nous montrer vigilants et ne pas perdre notre sang- froid. Le malade risque de s'énerver, se sentir détesté et devenir par la suite très querelleur…. » Malheureusement, la maladie reste incurable à ce jour. Dans le monde entier, l'Alzheimer n'a pas encore de remède, « mis à part Aricept et Ebixa », nous précise le neurologue. Il s'agit de traitements qui allègent ou ralentissent la progression de la maladie, sans pour autant y remédier. D'après les chiffres officiels, confirmés notamment par Khadija Tantaoui, le Maroc compte près de 50 000 cas d'Alzheimer. Parmi les maladies qui peuvent entraîner Alzheimer, Mohamed Chafiq cite le diabète, l'hypertension artérielle, le cholestérol et la tri-glycéride, mais « l'hérédité n'est pas forcément un facteur, » précise-t-il. Le seul soutien qui existe actuellement reste le soutien moral familial et associatif puisque le ministère n'a pas prévu de prise en charge . Khadija Tantaoui nous donne le bilan de cette situation. « Notre association avait proposé un partenariat avec le ministère de la Santé pour une meilleure prise en charge des patients souffrant de cette maladie. Mais, à ce jour, aucune réponse ne nous a été donnée. En attendant ce grand jour, nous nous contentons d'établir des recherches et des études dans le cadre d'un effort mené à l'échelle internationale pour trouver un remède à cette maladie». Contactés par Le Soir-échos, le ministère de la Santé, son secrétaire général ainsi que le docteur responsable de la direction des maladies neurologiques au ministère, demeurent injoignables. Pour le neurologue « le ministère de la Santé a d'autres dossiers plus importants que l'Alzheimer, tels que les cancers, le sida et la tuberculose… ». Des priorités autres qui se doublent de la faiblesse des moyens. Le tout fait des personnes portant cette maladie, les grands oubliés de notre système de santé.