Cofondateur et patron emblématique de la marque Apple, Steve Jobs a lâché les rênes du groupe mercredi, cédant la place au numéro 2, Tim Cook. Récit d'un parcours d'exception. Plus qu'un patron, Apple perd un symbole. Cofondateur de la marque à la pomme et dirigeant charismatique, Steve Jobs incarnait le génie du groupe. L'annonce soudaine de son départ est un coup dur, et l'action Apple a plongé de 7% dans les transactions électroniques juste après. Sur sa démission, il s'explique, dans un courrier adressé dans la nuit du 24 au 25 août aux salariés et à la communauté d'Apple : « J'ai toujours dit que si venait le jour où je ne pourrais plus remplir mes devoirs et les attentes en tant que directeur d'Apple, je serais le premier à le faire savoir. Malheureusement, ce jour est venu.» Pas d'explication explicite mais Steve Jobs, âgé de 55 ans, était en congé maladie depuis le mois de janvier. Plusieurs ennuis de santé l'avaient déjà contraint à s'arrêter, en 2004, tout d'abord avec une opération pour un cancer du pancréas, puis en 2009 pour une greffe du foie. L'homme n'a eu de cesse de fasciner. « Steve Jobs est le patron qui a le mieux réussi aux Etats-Unis ces 25 dernières années », disait de lui le président de Google, Eric Schmidt avant de le décrire ainsi « C'est un mélange unique, une touche d'artiste et la vision d'un ingénieur qui a bâti une société exceptionnelle, parmi les plus grandes de l'histoire des USA ». De nombreuses personnalités ne tarissaient pas d'éloges à son propos comme Bill Gates, cofondateur de Microsoft qui le décrivait comme l'individu le plus stimulant de la profession ou encore Barack Obama qui voyait en lui l'incarnation du « rêve américain ». «C'est un mélange unique, une touche d'artiste et la vision d'un ingénieur qui a bâti une société exceptionnelle, parmi les plus grandes de l'histoire des USA». Le président de Google, Eric Schmidt. Visionnaire et perfectionniste, souvent qualifié de difficile par ses collaborateurs, Steve Jobs s'est lancé très tôt dans sa voie. Enfant prodige, doté d'un culot certain, Steve multiplie dès son enfance ses premières inventions, n'hésitant pas à contacter des grands de l'informatique de l'époque comme Bill Hewlett, un des fondateurs d'Hewlett-Packard. Puis le grand coup de génie se déroula dans son garage de Mountain View, en compagnie de son complice, Steve Wozniak, avec qui il fonde Apple en 1976. Leur premier ordinateur, Apple 1, est lancé, rapidement suivi de l'Apple 2, couronné de succès. En 1980, l'entrée en Bourse d'Apple fait de Steve Jobs un multimillionnaire. En 1983, il débauche John Sculley, alors directeur général de Pepsi, pour prendre la tête du groupe en lui posant une question devenue emblématique de sa vision : « Voulez-vous passer le reste de votre vie à vendre de l'eau sucrée, ou voulez-vous changer le monde ? ». Le ton ambitieux de Steve Jobs est donné. Mais revirement en 1985, le cofondateur d'Apple est évincé, suite à des tensions avec John Sculley. Après avoir quitté le navire Apple, Steve Jobs tente de se remettre à flots en fondant une nouvelle entreprise, NeXT, puis rachète en 1986 le studio d'animation Pixar, producteur notamment de « Toy Story ». Puis, en 1997, Apple, très mal en point avec seulement 7% des ventes d'ordinateurs, rappelle Steve Jobs. Il fait alors son grand retour dans l'entreprise, dont il devient le directeur général en 2000. Toujours animé de cet indéniable génie, l'homme relance la compagnie informatique, en multipliant les grands succès, avec l'iMac, puis l'iPod et enfin l'iPad. Des succès mondiaux qui confirment le phénomène Steve Jobs. Excellent orateur, l'homme transforme ses interventions en véritables shows et fait de chaque lancement de produit des moments clés minutieusement préparés. Sa dernière apparition sur scène a été le 7 juin à San Francisco pour le lancement du service iCloud.