Le Magazine littéraire du Maroc a consacré son numéro 8 à l'autobiographie dans la littérature marocaine. Pour Driss C. Jaydane, l'ingrédient essentiel à une autobiographie réussie est la sincérité. L'autobiographie dans la littérature marocaine est un thème qui passionne écrivains et lecteurs. Les auteurs racontent leur histoire à travers leur fiction et se rapprochent de cette manière de leurs lecteurs qui achètent leurs livres. Ce sujet est le dossier central du dernier numéro du Magazine littéraire du Maroc (MLM). Le philosophe Abdesslam Cheddadi et directeur de la revue justifie ce choix par le fait qu'actuellement, l'autobiographie devient fondamentale dans la littérature mondiale. « L'autobiographie s'adresse aux individus et actuellement, il y a un intérêt particulier envers ce style d'écriture», confie-t-il au Soir échos. Abdesslam Cheddadi avoue néanmoins qu'il existe certaines autobiographies dans lesquelles on ressent une sorte de mégalomanie. «C'est vrai, cela arrive très souvent, mais ça ne sert à rien de se glorifier, le plus intéressant pour l'auteur est de présenter une expérience importante de sa vie». Une idée que partage l'écrivain Driss C. Jaydane : « si on écrit sur soi pour s'émerveiller, il vaut mieux faire autre chose ». Pour cet auteur du Jour venu, une bonne autobiographie ou auto-fiction est celle où l'écrivain ne se complaît pas. « L'auteur doit posséder l'humilité et le courage d'aller fouiller où ça fait mal, où c'est imparfait ». Afin de réussir cette recette, un ingrédient essentiel : la sincérité. « C'est ce qui fait justement la différence entre le grand « je » et le petit « je » », tranche Jaydane. Dans le monde littéraire, plusieurs écrivains démarrent leur carrière par l'autobiographie. Si plusieurs critiques littéraires sont contre cette procédure, d'autres professionnels trouvent cela parfois légitime et considèrent que tout dépend de la manière avec laquelle le « moi » ou le « je » se raconte. « Certains auteurs n'arrivent à rien et commencent par l'autobiographie. Il n'y a pas de règles », souligne Abdesslam Cheddadi. Pour Driss C. Jaydane qui en a fait l'expérience avec son premier ouvrage, « il n'y a pas de mal à commencer par une autobiographie ou une autofiction. Mohamed Choukri et bien d'autres l'ont fait ». Il va même jusqu'à dire que statistiquement, le premier roman est toujours un roman inspiré du vécu. « Le tout est, à nouveau, de savoir manipuler le « je ». Il faut arriver à un bon dosage, comme l'automédication », ajoute celui pour qui ce bon dosage, seulement 5 % des écrivains arriveraient à l'obtenir. « Encore une fois, c'est un exercice qui nécessite de la sincérité et de l'humilité », insiste-t-il.