Avec l'inauguration de l'axe Fès-Oujda, le programme autoroutier marocain totalise désormais quelque 1 416 kilomètres. Ambition à l'horizon 2015, arriver à 1 800 kilomètres. Karim Ghellab, ministre des transports et de l'équipement semble être un homme heureux. Et pourquoi pas, puisqu'il vient d'officialiser lundi dernier l'ouverture d'un des axes autoroutiers les plus stratégiques, Fès-oujda, dernier maillon du premier schéma directeur autoroutier marocain totalisant 1 416 kilomètres, mais aussi un des tronçons clés du projet ambitieux de l'autoroute maghrébine. Le ministre istiqlalien, qui a animé une conférence de presse mardi à Casablanca, n'a pas manqué de faire l'éloge de ce chantier, réalisé dans un délai record (4 ans et 6 mois). Une première dans l'histoire de l'armature autoroutière nationale. L'effort d'investissement s'est élevé à 10,8 milliards de dirhams dont 67,5 % ont été financés par le biais d'emprunts contractés auprès de bailleurs de fonds internationaux : le Fonds arabe de développement économique et social (57 millions de dinars koweïtiens, 1 KWD = 28,8 DH), la Banque européenne d'investissement (180 millions d'euros), le Fonds koweïtien de développement économique arabe (30 millions de KWD), la Banque islamique de développement (191,4 millions euros), le Fonds d'Abu Dhabi (183,6 millions de dirhams E.A.U (1 EAD = 2,1 DH) et enfin le Fonds OPEP pour le développement international (OFID) avec 19 millions KWD. Le reste a été assuré par des fonds propres en plus de la contribution du Fonds Hassan II (2 milliards de dirhams). Avec ses 320 kilomètres, le tronçon Fès-Oujda permet des gains de temps allant jusqu'à deux heures. Ainsi le trajet pour les véhicules légers est estimé à 3H20 au lieu de 5 heures auparavant. Les poids-lourds, eux, mettront désormais 3H45mn pour parcourir cet axe autoroutier contre près de 6H auparavant. Ces réductions de temps donnent lieu à des gains évalués à 300 millions de dirhams par an. Les gains générés ne se limitent pas au seul facteur temporel. Ces derniers profitent également à l'économie, d'une façon générale, en permettant la réalisation de 875 millions de dirhams de surplus. La part attribuable à la société nationale des autoroutes du Maroc (ADM), au titre des recettes de péage, se situe aux alentours de 121 millions de dirhams par an ; soit 30% des gains totaux, du moins dans un premier temps. En somme, l'analyse économique du projet laisse dégager un taux de rentabilité interne de 10,2%. Ces estimations modélisées sont basées sur un trafic moyen journalier de 9 700 véhicules, dont 7 800 véhicules légers, 900 poids-lourds classe 1 et 950 poids-lourds classe 2. Le volet sécurité routière n'est pas en reste. Ghellab évoque à ce titre les dernières données statistiques concernant l'accidentologie routière au Maroc qui montrent qu'emprunter une autoroute est deux fois plus sûr que prendre la route nationale. En d'autres termes, les accidents de circulation diminueraient de 25 %, aux dires du ministre. Mieux, cette option a l'avantage de procurer à la société une économie de coût. Ce dernier est évalué à 0,66 dirhams/véhicule/kilomètre, pour l'autoroute, contre 1,42 Dhs/véh/km pour la route. À cette occasion, Ghellab a passé en revue le programme autoroutier complémentaire de 384 kilomètres portant ainsi la longueur du réseau autoroutier national à 1 800 Km à l'horizon 2015. A ses yeux, le problème de financement des chantiers autoroutiers en cours (Berrechid-Béni-Mellal, El Jadida-Safi, Tit Mellil-Berrechid…) ne se pose pas. A une question sur l'entretien du réseau autoroutier national, Ghellab répond qu'un budget conséquent de 450 millions de dirhams y est alloué annuellement.