La formation professionnelle (FP) compte bien poursuivre sa progression, avec le lancement, hier à Rabat, de l'étude d'élaboration de la stratégie nationale de développement de la FP à l'horizon 2020. Le ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle a fait d'une pierre deux coups, hier à Rabat. La cérémonie de clôture du projet Meda2-Formation professionnelle a en effet coïncidé avec le lancement de l'étude d'élaboration de la stratégie nationale de développement de la formation professionnelle à l'horizon 2020. Le département de Jamal Rhmani, la CGEM, l'OFPPT et le Conseil supérieur de l'enseignement ont tenu ainsi à marquer le coup, pour démontrer que l'intérêt pour le renforcement du capital humain ne s'arrête pas lorsque les grands programmes arrivent à échéance. Pour rappel, le projet Meda2-Formation professionnelle s'est étalé de 2003 à 2007 et a été co-financé par l'Etat marocain à hauteur de 30 millions d'euros, complétés par un appui financier de l'Union européenne d'un montant de 50 millions d'euros. Comme l'a rappelé Abdellatif Mounir, directeur de l'Agence d'exécution du projet, «ce programme intégré a ciblé trois secteurs : tourisme-hôtellerie, le textile-confection et les technologies de l'information et de la communication (TIC)». A l'issue du programme, «139 entreprises ont été appuyées dans la mise en œuvre d'outils de ressources humaines, onze filières de formation ont été élaborées ou adaptées et plus de 400 bénéficiaires ont subi des bilans de compétences». Les différents partenaires se sont donc attelés à enrichir et renforcer les ressources humaines destinées à travailler dans ces secteurs définis comme porteurs de l'économie du pays. «Il n'y a pas de création d'emplois stable, forte et durable, sans un effort colossal de formation professionnelle», soutient Eneko Landaburu, chef de la délégation de l'Union européenne, qui encourage ainsi les efforts déployés. Le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Jamal Rhmani, s'est fièrement attelé à la présentation d'autres résultats. Il a tour à tour évoqué «le développement de l'offre de formation du secteur public avec la création de onze nouveaux établissements et la restructuration de treize autres, l'élaboration des répertoires emplois-métiers (REM) et les référentiels des emplois et compétences (REC), ou encore le développement d'environ cinquante programmes de formation selon l'Approche par compétences (APC)». Le projet Meda2, qui a maintes fois été présenté comme le fruit d'un partenariat public-privé, a également bénéficié aux établissements de formation professionnelle privée. En l'espace de cinq ans, 70 de ces établissements ont été accompagnés dans l'implantation de l'APC. Le projet Meda2-Formation professionnelle arrivant à terme, le ministère et ses partenaires ont voulu démontrer que la formation professionnelle demeurait au centre de leurs préoccupations. Le nouvel effort s'est matérialisé dès hier avec le lancement de l'étude d'élaboration de la stratégie nationale de développement de la formation professionnelle. «L'élaboration de cette stratégie sera pilotée par le ministère de l'emploi, le conseil supérieur de l'enseignement (CES) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM)», souligne Jamal Rhmani. Stratégie qui sera déclinée tant au niveau sectoriel que régional, ce qui pourrait contrebalancer à l'avenir les déséquilibres régionaux qui doivent être pris en compte dans cette stratégie embryonnaire. Entre les 400 000 enfants qui quittent l'école chaque année et les personnes sans qualification ou sous-qualifiées, les acteurs du secteur de la formation professionnelle ont du fil à retordre. La stratégie, qui devrait être mise en œuvre d'ici la fin de l'année, permettra certainement de gommer quelques imperfections. Saluant la mise en place future de cette stratégie, Eneko Landaburu conclura en rappelant que «sans la définition de priorités, d'objectifs et de moyens, on fait des politiques au jour le jour et on n'a pas l'efficacité suffisante et nécessaire pour le long-terme».