Hier à Rabat, le ministère des Affaires étrangères organisait une journée de sensibilisation sur les droits humains au profit des diplomates. Budapest, Ramallah, Washington DC. Les lieux d'affectation de nos diplomates sont régulièrement annoncés. Avant de représenter le Maroc à l'étranger et de se mettre au service de la communauté marocaine établie de part le monde, mieux vaut être bien préparé à répondre aux besoins de cette communauté. Zakia El Midaoui, directrice de la coopération multilatérale au sein dudit ministère, met en exergue l'importance de ces formations. Vous organisez aujourd'hui une journée de sensibilisation et d'information au profit des diplomates, et ce en collaboration avec ONU Femmes et le FNUAP. En quoi consiste-t-elle ? La formation du personnel du ministère des Affaires étrangères a lieu tout au long de l'année. Il y a toujours des sessions de formation. Mais celle-ci est dédiée spécialement aux diplomates, hommes et femmes, qui sont affectés à l'étranger, dans des postes consulaires et diplomatiques. C'est une journée d'information et de sensibilisation aux droits humains, de la femme et des enfants. L'objectif est que les diplomates puissent, une fois à leurs postes au consulat ou à l'ambassade, répondre aux besoins de notre communauté marocaine à l'étranger, en particulier sur des sujets concernant le code de la famille, celui de la nationalité, de l'état civil,… Quelles sont les demandes les plus récurrentes faites par la communauté marocaine à l'étranger auprès des consulats et ambassades du Maroc ? Partout dans le monde, on trouve une communauté marocaine qui a besoin de passeports biométriques, de cartes nationales, d'extraits d'acte de naissance. Elle rencontre aussi beaucoup des problèmes d'héritage, de divorce, et donc notre personnel doit être formé afin de répondre à ces besoins. On fait appel à d'autres départements ministériels concernés pour appuyer cette formation (Justice, Développement social,…) Au cours de la journée d'information et de sensibilisation organisée hier à Rabat, les nombreux diplomates marocains présents se sont vu remettre plusieurs documents indispensables à leurs fonctions. En plus du code de la famille et du droit de la nationalité marocaine figurait le « guide pratique des normes standards en matière de prise en charge judiciaire des femmes et des enfants ». Présenté par la juge Amina Oufroukhi, cet ouvrage vise à « uniformiser les mécanismes d'intervention et les normes de prise en charge des femmes et des enfants au sein de tous les tribunaux du Maroc ». Le guide pratique a été élaboré en deux années, par un comité d'experts composé de magistrats de profils différents et d'adjoints des procureurs du roi. A quel moment débute ce cursus de formations ? Dès l'annonce de l'affectation des fonctionnaires, le ministère prévoit tout un cursus de formations sur plusieurs thématiques. D'habitude on se focalise beaucoup sur la thématique « genre », mais cette année nous avons innové en dépassant cette thématique et en nous focalisant sur les droits humains, des femmes et des enfants. Pour rappel, le ministre ordonne un mouvement de fonctionnaires, et ce annuellement. Ceux qui sont à l'étranger rentrent au Maroc, après avoir accompli une mission de quatre années environ, d'autres sont redéployées directement d'un poste à l'autre en fonction des besoins. Il y a toujours ce renouvellement, pour que nos fonctionnaires servent au service central durant deux ou trois années, avant d'aller à l'étranger. Au final, il est donc essentiel que le diplomate marocain établi à l'étranger ait toutes les cartes en main pour répondre à tous types de problèmes rencontrés par la communauté marocaine. Quand un Marocain résidant à l'étranger, ou même de passage (perte de valise, de passeport…), rencontre un problème, il faut impérativement que le diplomate soit en mesure de répondre à ses questions. Il doit connaître la procédure à suivre, et doit au préalable savoir s'il doit saisir le ministère des Affaires étrangères ou celui de la Justice. Le diplomate marocain à l'étranger doit donc être passe-partout. Il est amené à répondre à tous types de questions, à la fois d'ordre économique, politique, et sociale. Par ces formations, on le prépare à faire face à toutes les situations. Par Selma T.Bennani