Les produits de terroir constituent une alternative très prometteuse pour le développement local, viable et durable, plus particulièrement dans les zones marginales et difficiles. L'expérience internationale dans ce domaine montre que certaines zones considérées longtemps comme difficiles ont su trouver de nouveaux positionnements agricoles, notamment par des stratégies de terroir ayant permis la création de la valeur et de la richesse. Une rencontre organisée à Oujda, samedi dernier, a rappelé de fait que le développement des produits de terroir était considéré parmi les innovations apportées et les objectifs privilégiés du Plan Maroc Vert (PMV), à travers le pilier II. Selon Mohammed Soussi, ingénieur à la DPA (Direction provinciale de l'agriculture) d'Oujda, l'importance accordée par le PMV au développement des produits de terroir est motivée par les potentialités que recèle le pays en matière d'écosystèmes propices, de biodiversité variée et de savoir-faire dans ce domaine. « Elle s'explique aussi par la demande en consommation, sans cesse croissante pour ces produits, sur les marchés national et international, offrant d'importantes opportunités pour leur commercialisation », a-t-il dit. De son côté, Mohammed Nhail, chef du service de régulation et de surveillance des marchés au ministère de l'Agriculture, a donné un aperçu sur la stratégie nationale pour le développement des produits de terroir qui, a-t-il relevé, « nécessite une forte implication de tous les opérateurs public et privé ainsi que des concepts innovants et des outils de développement performants ». «Une campagne de communication de grande envergure pour la promotion des produits de terroir dans les marchés national et international sera lancée prochainement », a ajouté M. Nhail. L'avenir se dessine en bio Le doyen de la Faculté de droit d'Oujda, Mohamed Bedhri, a axé son intervention sur l'agriculture biologique et son importance écologique et socio économique et sur les potentialités énormes du Maroc dans ce domaine. « D'après la Fédération internationale de l'agriculture biologique, le marché mondial du bio se chiffre actuellement à plus de 20 milliards de dollars et l'évolution des produits biologiques évolue de 10 à 20 %, chaque année », a-t-il fait remarquer, ajoutant que ces produits sont vendus « 20 à 30 % plus chers que les produits conventionnels ». Au Maroc, huit régions sont concernées par la production biologique et la superficie totale exploitée pour les deux types de production (cultivée et non cultivée) est estimée à environ 12 300 ha, selon les résultats d'une enquête. D'ailleurs, l'absence d'une réglementation nationale relative à l'agriculture biologique a des «répercussions néfastes» sur la production, la commercialisation et l'exportation des produits bio. Une exposition montrant la richesse et la diversité des produits de terroir dans la région de l'Oriental a été organisée en marge de cette rencontre. S.L. (avec agences)