Le boxeur Yassine El Maâchi ou «The Showman» a remporté le Prizefighter poids léger à York Hell dans la capitale britannique. Une revanche du Marocain sur ceux qui l'avaient écarté des J.O de Sydney en Australie. Yassine El Maâchi est sous les feux de la rampe depuis ce mardi. Le Marocain de 31 ans a patienté pendant une décennie pour se révéler et remporter un tournoi des plus médiatisés et suivis du noble art. Après onze années de combat dans des shows non télévisés, l'occasion est enfin venue pour ce natif de Rabat de montrer ses potentialités et entrer de plain-pied dans le monde de la boxe et du showbiz. Sa participation confirmée, il entame ses entraînements un mois avant la compétition mais tombe malade durant la première semaine. Son retrait est évoqué et son manager entrevoit d'abandonner le championnat. Pourtant, Yassine El Maâchi arrive à le convaincre et se remet de son lit deux semaines avant le show. Inconnu du public, il arrive à s'imposer, à la surprise générale, en demi-finale face au Britannique Colin Lynes, un des finalistes du même tournoi l'année précédente. Ce véritable outsider est parti affronter un autre Britannique, Junior Witter, en finale, ex-champion du monde (WBC) poids léger. Ce dernier est entré en tant que favori après avoir dominé ses deux précédents combats contre Nathan Graham et Kevin McIntyre. Styles identiques Le duel a mal démarré pour Yassine El Maâchi qui s'est limité à encaisser les coups de son adversaire, laissant croire qu'il aboutirait à une défaite « attendue », puisqu'il défiait un champion du monde. Le Marocain continue à se protéger jusqu'à ce qu'il surprenne Junior Witter et le terrasse par un direct. Ce début inattendu a enthousiasmé le public qui s'attendait à un KO de la part de leur champion local. Les deux hommes ont continué sur cette lancée et ont livré un beau spectacle grâce à leurs styles identiques. Le combat atteint le summum au troisième round, à tel point qu'on ne pouvait distinguer les points gagnants de chaque côté. El Maâchi prend enfin le dessus sur Witter et gère le troisième round, après des bousculades et des coups de poings en boucle. Witter tente de revenir dans le combat et a voulu surprendre par une puissante droite, mais notre champion marquera le public en esquivant cette attaque ; il récidivait par un coup avant de le jeter en dehors du ring. Favoritisme Le score a finalement tourné en faveur de la révélation du tournoi (29-28), qui a été sacrée champion de Prizefighter poids léger et a empoché £ 32 000. Il a déclaré à la fin du match : « Je remercie mes fans qui sont venus nombreux pour me voir triompher, sans oublier ma famille, mon manager et mon entraîneur qui sont à l'origine de ce sacre. J'étais le meilleur combattant cette nuit. Je savais que Witter ne serait pas en mesure de me battre. Nous avons le même style, mais je suis plus rapide et j'ai plus de talent que lui. Witter est un grand boxeur, il a eu son temps, et je crois qu'il doit se retirer s'il veut garder son nom». Yassine El Maâchi a grandi à Rabat dans une famille de neuf membres. Il commence la boxe à l'âge de 11 ans et remporte plusieurs titres nationaux. Il décide de quitter le pays en 1999 après que les dirigeants de la fédération l'ont écarté de la liste qui allait participer au Jeux olympiques de Sidney en Australie, une décision due au favoritisme, voire à la corruption, selon Yassine. Après trois ans passés aux Pays-Bas où il a travaillé en tant que peintre, il décide de partir ailleurs et choisit l'Angleterre pour renouer avec son sport. Il arrive à s'imposer dans des combats amateurs et attire les regards de quelques organisateurs d'évènements. Il signe en fin de compte un contrat avec Steve Goodwin en 2010, avec comme objectif précis : gagner le championnat du monde de sa catégorie. Il entame bien la saison, enchaînant les victoires, et tout porte à croire que 2011 dévoilera Yassine El Maâchi au grand public. Majd Bouchto