La 2e Conférence annuelle du GEMLOC s'est clôturée vendredi à Rabat. En regroupant des pays ayant atteint des niveaux de développement différents, le GEMLOC a permis à des marchés plus petits de bénéficier des expériences de marchés plus développés. Coorganisée par la Banque mondiale et le ministère de l'Economie et des Finances, cette conférence de trois jours a permis de partager les expériences entre les différents pays émergents en matière de développement des marchés de la dette domestique, ainsi que la présentation des potentialités de l'économie marocaine aux investisseurs institutionnels. Le GEMLOC est un programme qui a été lancé en 2008 par la Banque mondiale, pour faire bénéficier les pays émergents des ressources de financement qui leur étaient inaccessibles sur le marché international. En effet, après l'intervention du ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, lors de la séance d'ouverture qui a mis en exergue les potentialités de l'économie marocaine, c'était au tour de Abdelghani Lakhdar, directeur des opérations et des affaires institutionnelles du Morocan Financial Bord de faire une présentation, lors de la deuxième journée, du projet « Casablanca Finance City » aux investisseurs internationaux. En effet, en plus des experts de la Banque mondiale et la vingtaine de pays émergents d'Europe, d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie, des fonds d'investissements internationaux ont participé à cette conférence. Cette conférence a également permis le partage d'expériences entre les différents pays émergents en matière de développement des marchés de la dette domestique. « Nous sommes venus assister à cette conférence pour bénéficier des expériences des autres pays qui sont en avance par rapport au Maroc en terme de moyens de financement des trésors de leurs pays respectifs. Dans ce sens, je prends en exemple le Brésil, la Turquie, la Colombie. Ce sont des pays qui sont en avance par rapport à nous, qui ont des instruments beaucoup plus sophistiqués en terme de financement de leur déficit budgétaires», nous a confié Charif Hamzaoui, directeur des activités de marché, CDG Capital. Il a ajouté : «Pour moi, il n'y a aucune raison pour que nous ne soyons pas au moins au même niveau que ces pays. Nous sommes donc là, pour bénéficier de ces expériences surtout que la Banque mondiale est là pour canaliser ces expériences et pour en faire bénéficier tous les autres pays». En effet, le GEMLOC est un programme qui a été lancé en 2008 par la Banque mondiale, pour faire bénéficier les pays émergents des ressources de financement qui leur étaient inaccessibles sur le marché international. Du fait qu'il n'existe pas de références financières claires pour les investisseurs leur permettant de prendre la décision d'investir dans un pays ou un autre. Une source proche du projet nous a expliqué : la Banque mondiale avec un ensemble d'investisseurs privés, a lancé un programme intitulé GEMLOC. Il s'agit d'un fonds de financement formé par des investisseurs privés et assisté par la Banque mondiale. Ce fonds est géré par une société privée Pimco. Ce fonds permet également de canaliser les expériences des pays en avance en terme de moyens de financement des trésors de leurs pays pour en faire bénéficier tous les autres pays. Ce programme inclut également un indice appelé «Global Emerging Markets Bond Index (Gemx)», créé et géré par Markit, société spécialisée dans l'élaboration d'indices financiers et dans lequel, chaque pays (des 24 pays sélectionnés par la Banque mondiale) a un poids entre de 1% et 10%. C'est sur la base de cet indice que les investisseurs étrangers auront une visibilité plus claire sur la capitalisation d'un marché, sur les opportunités ou encore les risques de ce marché tels que l'infrastructure de marché, les systèmes de règlement-livraison, etc. Donc en résumé, les investisseurs ont un fonds géré par une société privée et vont investir sur la base d'un indice financier (GEMEX) qui évalue à la fois la rentabilité et les risques des pays. Pour faire partie du fonds, chaque pays doit répondre à un certain nombre de critères d'éligibilité concernant la capitalisation de marché (un minimum de 3 milliards de dollars), le cours de la dette publique en général, un ensemble de maturités qui doivent être dans le trésor et enfin un score supérieur à 50%. Ce dernier est calculé sur la base d'un ensemble de sous-indices telles que la taxation de marché, la liquidité, l'efficience, l'infrastructure informationnelle et la réglementation du marché. Si un pays présente un score inférieur à 50%, il est exclu du fonds. le Maroc, depuis la création du fonds en 2008, fait partie des pays qui ont été sélectionnés pour avoir accès au moyen de financement du fonds avec un score 56% et un poids de 1% dans l'indice GEMEX. En réalité, le GEMLOC ouvre des opportunités aux pays émergents qui ne peuvent pas accéder aux marchés internationaux où les taux d'intérêt sont parfois élevés et leur permet ainsi d'accéder à des ressources de financement assurant ainsi à leurs économies les moyens de se développer et accroissant leurs capacités à réaliser des projets et des investissements. «La spécificité du fonds est qu'il n'existe pas de risque de taux de change parce que les investisseurs investissent en monnaie locale», nous a expliqué un participant marocain. Il a ajouté : « c'est un fond dédié à des marchés locaux en monnaie local ». Le gestionnaire de fonds PIMCO, ou Pacific Investment Management Co, sélectionné par la Banque mondiale pour développer et gérer le fonds GEMLOC, est une société internationale qui se concentre principalement sur la gestion de portefeuille, gestion de compte et gestion des entreprises. PIMCO est spécialisé dans les titres à revenu fixe et gère des Fonds de renommée internationale. Fondée en 1971, l'entreprise a grandi pour devenir l'une des plus grandes sociétés de gestion dans le monde, avec environ billion de dollars d'actifs sous gestion. De son côté Markit, choisi par la Banque mondiale pour élaborer l'indice GEMX, a été créé en 2001. Son activité consiste à collecter et traiter des données de marchés en provenance de près de 85 institutions financières mondiales afin de créer des indices dédiés, des informations qu'elle vend ensuite à ses clients, essentiellement des banques et des hedge funds. Ce fonds permet également de canaliser les expériences des pays en avance en terme de moyens de financement des trésors de leurs pays pour en faire bénéficier tous les autres pays. «Aujourd'hui ce qu'on a au Maroc, c'est des obligations classiques, des bons de Trésor, il existe dans d'autres pays des obligations indexées sur l'inflation qui n'existent pas encore au Maroc mais qui peuvent apporter une couverture contre l'inflation par rapport aux flux futurs pour les investisseurs. Les obligations à taux variable peuvent également offrir une couverture sur le risque de taux pour les flux futurs ». Nous a précisé Charif Hamzaoui, CDG Capital. «Il existe aujourd'hui au Maroc une demande pour ces produits notamment de la part des investisseurs institutionnels, les assurances, les caisses de retraites », nous a-t-il assuré. Selon Charif Hamzaoui, ces produits innovateurs constitueront une avancée majeure par rapport aux obligations classiques. Cependant, un système de cotation électronique doit être mis en place pour augmenter la transparence sur le marché obligataire à la fois primaire et secondaire. Enfin une mission d'accompagnement du Trésor et d'information et d'éducation des investisseurs s'impose. En effet, « CDG capital est le premier intermédiaire en valeur de trésor sur le marché en 2009 et 2010 (avec une part de marché qui avoisine 25% sur le marché primaire). Il va de soi que nous soyons là pour essayer d'accompagner le trésor dans les évolutions qu'il essaie de mettre en place. Nous avons intérêt à être présent, parce que nous accompagnons le Trésor mais aussi parceque nous accompagnons nos clients. Il y a une mission d'éducation des clients pour ces produits futurs qui vont être mis e place». a-t-il conclu.