Lors de son élection à la tête de l'UEFA, Michel Platini avait insisté sur la régulation financière des clubs de football européens. Le «fair-play financier» est entré en vigueur mercredi pour lutter contre les dérives comptables des clubs. Lors de son élection à la tête de l'UEFA, Michel Platini avait axé sa campagne sur la mise en place d'une régulation financière des clubs de football européens, notamment au niveau de leur déficit. Le «fair-play financier» est donc finalement entré en vigueur mercredi pour lutter contre les dérives comptables des clubs. Selon une étude récente de l'organisation, près de la moitié des clubs européens sont déficitaires, et un club sur cinq est dans une situation financière préoccupante. A titre d'exemple, le FC Barcelone et Manchester United, les deux finalistes de la Ligue des champions, accusent une dette estimée respectivement à 442 millions et 900 millions d'euros. « Les clubs ne devront pas dépenser plus que ce qu'ils gagnent », a résumé un porte-parole de l'UEFA. Avec le «fair-play financier», approuvé à l'unanimité par son comité exécutif, l'UEFA instaure une nouvelle réglementation financière et prévoit pour les équipes qui ne la respecteront pas une échelle de sanctions qui pourront aller de l'interdiction d'effectuer des transferts à l'exclusion des Coupes d'Europe. La mesure entrera cependant en vigueur progressivement, et un plafond d'endettement sera toléré sur les différentes périodes de mise en pratique du processus, qui pourrait tout de même aboutir à des sanctions lors de la saison 2013-2014 ainsi que des exclusions éventuelles des Coupes d'Europe lors de la saison 2014-2015. Michel Platini a souligné que le règlement serait le même pour tous, y compris pour les clubs les plus prestigieux. Cependant, sans minimiser l'impact que pourrait avoir cette initiative, certains experts considèrent qu'elle aura peu d'impact au niveau sportif parce que « si les gens sont prêts à donner de l'argent, ils y arriveront toujours », a estimé Christophe Durand, professeur de management du sport à l'Université de Caen. Avant d'ajouter que « les mécènes de grandes équipes européennes pourront toujours passer par le sponsoring pour éponger les dettes ». Au bout du compte, et quelle que soit la réelle portée de cette nouvelle mesure, il paraît évident que l'économie du football doit instaurer des régulateurs qui permettront de limiter les excès néfastes. Merwann Abboud