Le Forum économique et de coopération des compétences canado-marocaines, organisé les 23 et 24 mai à Rabat, a permis la rencontre de plus de cent compétences des deux pays. La plupart sont des porteurs de projets venus témoigner de leur souhait de participer à notre processus de développement. Agriculture et agroalimentaire, recherche scientifique, éducation et enseignement supérieur, environnement et industrie. La liste des domaines prioritaires établie par le réseau des compétences canado-marocaines ne sont pas sans rappeler les points en souffrance que s'attèlent à soigner le Maroc. Réunis les 23 et 24 mai à Rabat, à l'initiative du ministère chargé de la communauté marocaine à l'étranger et l'ambassade du Maroc à Ottawa, plus de cent Marocains installés au Canada se sont retrouvés pour dévoiler les projets qu'ils ambitionnent de concrétiser sur leur terre natale. Les porteurs de projets ont eu l'occasion de rencontrer des responsables sectoriels pour les orienter dans leur démarche. « Nous avons organisé une rencontre préparatoire à Montréal le 27 novembre dernier, au cours de laquelle le ministre de la communauté des MRE est venu avec quelques responsables sectoriels », révèle au Soir échos Idriss Ettabaâ, président du réseau des compétences canado-marocaines. « C'est ce qui a été la bougie d'allumage à l'appel aux projets », poursuit-il. Ainsi, les expatriés intéressés qui avaient laissé germé – parfois depuis plusieurs années – une idée de projet en reportant à plus tard son éventuelle concrétisation, ont eu jusqu'à début février pour la proposer. Une cinquantaine de projets ont ainsi pu être pris dans les filets du réseau des compétences canado-marocaines, dont la création est toute récente. (cf trois questions à…) Lors du Forum, les porteurs de projets ont notamment eu l'occasion de rencontrer des responsables sectoriels pour les orienter dans leur démarche. D'après Nouzha Chekrouni, ambassadrice du Maroc au Canada, ces porteurs de projets doivent, en effet, « travailler de concert avec les institutionnels et opérateurs privés marocains, autour de projets concrets avec effets multiplicateurs sur les secteurs prioritaires de l'économie marocaine ». Encore faut-il que les éléments soient réunis pour leur donner l'envie d'accompagner leur projet à son aboutissement. Les Canado-Marocains, qui sont près de 110 000 à l'heure actuelle, sont en effet très attachés à leur pays d'accueil où leur intégration est le plus souvent aboutie. Cependant, en ne rompant pas le pont les unissant avec le Maroc, ils pourront, à l'instar de ce qui a été dit par Mohamed Ameur, ministre chargé de la communauté marocaine à l'étranger, « faire en sorte que les nouvelles générations de l'émigration puissent s'enraciner sans se déraciner ». Pourquoi organiser un forum des compétences canado-marocaines maintenant ? Nous sommes aujourd'hui face à des chantiers et des projets structurants pour le Maroc qui nécessitent beaucoup de ressources et de l'autre côté de l'Atlantique, on a des compétences individuelles qui aimeraient participer et contribuer d'une manière ou d'une autre à ce développement. Les compétences canado-marocaines sont effectivement des compétences latentes, qui ont exprimé leur volonté d'apporter leur aide à plusieurs occasions. Ce forum va permettre d'amener une certaine cristallisation de tous ces efforts, qu'ils soient individuels, par petits groupes ou par secteur. Depuis quand existe le réseau de compétences canado-marocaines ? Nous sommes encore à la phase de construction. D'un côté, nous sommes à la recherche d'un signal politique très clair qui nous amènerait à établir une plate-forme. Il s'agit d'institutionnaliser cette volonté de collaboration. De l'autre coté, nous avons des gens qui sont eux-mêmes porteurs de projets individuels. Le Forum leur permet de faire avancer les discussions par rapport à ces projets. Ces compétences, quand bien même elles voudraient apporter leur pierre à l'édifice de développement du Maroc, ne sont pas toujours prêtes à quitter le Canada pour autant. Comment aider à distance ? Tout dépend de la nature du projet, mais il est évident que les promoteurs ont un choix à faire. Vont-ils juste venir développer une équipe ici et venir de temps en temps ? Tout dépend… Certains n'ont pas besoin de venir et se chargeront d'établir des dossiers de collaboration. La collaboration se fera à distance avec des formations. D'autres enfin, vont profiter de cet évènement pour concrétiser leur projet ici et, éventuellement, venir s'installer au Maroc. Selma T. Bennani