Le Conseil d'affaires arabo-russe de la CGEM, tient sa dixième session à Casablanca, les 24 et 25 mai. Nombreux pays arabes n'ont pas été représentés à cette rencontre. Le Printemps arabe y serait pour beaucoup. Le Conseil d'affaires arabo-russe a ouvert ses travaux hier à Casablanca. Cette rencontre d'envergure qui en est à sa dixième édition et qui prend fin aujourd'hui, se tient dans un contexte régional tendu. L'ambassadeur de Russie au Maroc Boris Bolotine, dans son allocution d'ouverture l'a d'ailleurs souligné, en faisant remarquer que nombre de pays arabes n'ont pas été représentés à cette occasion, en ligne avec les révoltes populaires. « Le choix de la capitale économique pour abriter cet événement n'est pas fortuit », a-t-il tenu à signaler. Pour sa part, Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur, a insisté sur le fait que les nouvelles donnes de l'échiquier international imposent la conception et la mise en place d'une nouvelle approche de coopération économique et commerciale, liant la Russie aux marchés marocain et arabe en général. Ajoutant que le rôle du conseil d'affaires arabo-russe est crucial à ce titre. Faut-il le souligner, le rythme d'évolution des relations commerciales entre les deux pays s'est inscrit durant les cinq dernières, sur une trajectoire ascendante. En effet, selon Maâzouz les échanges commerciaux arabo-russe ont totalisé plus de 9 milliards de dollars en 2010, contre seulement 4 milliards de dollars il y a cinq ans. Les exportations russes vers le marché arabe se sont chiffrées à quelque 8 milliards de dollars, au moment où les ventes arabes vers le pays du froid se sont fixées a à peine 1 milliard de dollars, prouvant que la balance commerciale arabe est largement déficitaire, mais qu'il y a, dès lors, un énorme potentiel d'affaires à développer. Si bien que ce volume d'échanges commerciaux reste très insignifiant comparativement à d'autres partenaires. À en croire les chiffres avancées par Maâzouz, les échanges commerciaux arabes se sont situés en 2010 à 150 milliards de dollars avec la Chine, 270 milliards de dollars avec le Japon et 400 milliards de dollars avec l'Union européenne. Par ailleurs, l'objectif de cette dixième session est de renforcer davantage la coopération maroco-russe. Monsieur commerce extérieur du Maroc a fait valoir qu'il était grand temps de tirer la barre des échanges vers des niveaux supérieurs au lieu de se contenter des agrumes et de l'énergie. Et d'ajouter que le Maroc a manifesté à maintes reprises son intérêt grandissant pour la création d'un partenariat bilatéral fructifiant. Pour mémoire, le Maroc importe près de 30 % de ses besoins en hydrocarbures de la Russie, au même titre que nos achats pétroliers en provenance d'Arabie Saoudite. Du coté de la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Mohamed Tamer, premier vice-président, n'a pas manqué de mettre l'accent sur le volume très limité des échanges commerciaux bilatéraux, qualitativement et quantitativement. « Pour sortir de ce tourbillon (agrumes-énergie), il faudrait consolider davantage le partenariat privé », recommande-t-il. À noter enfin que les organisateurs prévoient un programme aussi riche que varié qui se déroulera en trois volets : des plénières suivies d'ateliers thématiques, des rencontres B2B, ainsi qu'une exposition des services russes. Le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et la Russie a connu depuis cinq ans, un envol spectaculaire. Bien que la balance commerciale affiche un solde largement déficitaire, il a bondi de 36 millions de dollars en 2006 à 940 millions de dollars en 2010. Nos achats en provenance du pays de la vodka se sont élevés à près de 11 milliards DH, alors que nos exportations se sont fixées à plus de 1,5 milliards DH seulement.