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Un petit tour chez les explorateurs de chimie
Publié dans Le Soir Echos le 20 - 05 - 2011

L'Association marocaine des Petits débrouillards a tenu les 17 et 18 mai à Casablanca son Festival annuel, dédié cette fois-ci à la chimie. La Villa des Arts s'est transformé, à l'occasion, en un laboratoire à ciel ouvert. Visite guidée.
L'Association marocaine des Petits débrouillards a tenu les 17 et 18 mai à Casablanca son Festival annuel, dédié cette fois-ci à la chimie. La Villa des Arts s'est transformé, à l'occasion, en un laboratoire à ciel ouvert. Visite guidée.
Bienvenue sur l'île Kimiko où les habitants ont grand besoin de vous, des enfants plus précisément. Visiteurs VIP de l'île, les plus jeunes sont appelés à éveiller leur matière grise pour aider leurs hôtes à résoudre plusieurs problèmes. La clé de toutes les solutions est la même : la chimie. N'allez pas chercher Kimiko sur la carte, elle n'y figure pas. C'est tout simplement une des animations au programme du Festival annuel des Petits débrouillards qui célèbre l'année mondiale de la chimie proclamée par les Nations Unies. Le Festival, baptisé à juste titre «Les jeunes explorent la chimie», a pris place dans l'enceinte de la Villa des Arts de la Fondation ONA, partenaire de l'événement.
Ce mercredi 18 mai, à l'entrée de la Villa des Arts de Casablanca, une foule d'élèves venus de l'école primaire Bizet se prépare à s'aventurer sur l'île Kimiko. Encadrés par leurs enseignantes, les élèves sont accueillis par le président de l'Association marocaine des Petits débrouillards, Badr Bellahcen, leur guide sur cette île mystérieuse.
«Notre objectif prioritaire est de montrer que cette culture résout énormément de problèmes qui nous entourent».
Rajaa Sliman, SG de l'association
Silence dans les rangs, les élèves prêtent toute leur attention aux indications inscrites sur cette série de dix affiches dressées l'une à côté de l'autre à l'entrée à droite. Chacune décrit un problème dont souffre les habitants de Kimiko et interpelle les visiteurs en les entraînant petit à petit dans une aventure très «kimio». En fait, il s'agit de dix obstacles que les explorateurs doivent passer pour délivrer la population. «Venez, il faut les sauver !», lance le guide. Alors, comment épurer l'eau, fabriquer un savon naturel afin de préserver l'hygiène des habitants, teindre les arbres en vert et la laine en différentes couleurs?«Ah, monsieur, je sais comment colorier la laine ! On n'a qu'à teindre les moutons !», s'exclame une élève. Eclats de rire dans la foule, l'aventure s'annonce aussi utile qu'agréable. «N'oubliez-pas que sur Kimiko, ce sont les solutions chimiques qui sont admises», rappelle le guide avant de souligner à la petite futée du groupe qu'il faudra trouver un autre moyen pour fixer la couleur sur la laine et qu'une simple teinture disparaîtrait au contact de l'eau. Alors que les réflexions et les suggestions fusent, l'exploration, continue. Les explorateurs découvrent ainsi que les habitants ont du mal à trouver les moyens de rassembler les outils en fer et cherchent toujours une meilleure méthode pour communiquer.
Le concept des Petits débrouillards, né au Canada en 1982, offre la possibilité aux enfants de 4 à 12 ans de s'initier aux sciences d'une manière ludique et interactive en leur proposant de participer à des animations scientifiques où chaque enfant peut observer, manipuler, expérimenter, apprendre en s'amusant en s'émerveillant, en se posant des questions.
N'utilisant que du matériel de récupération ou peu coûteux, les Petits débrouillards entendent diffuser la culture scientifique, technique et environnementale partout et pour tous. Les animations ponctuelles de l'association porte sur l'exploration des concepts scientifiques, techniques et environnementaux, ses aspects ludiques et pratiques, la simplicité et l'efficacité
du matériel utilisé et la diversité des thèmes abordés.
- Pour de plus amples informations, consultez le portail de l'association: www.lespetitsdebrouillards.ma
«Ils utilisent les flammes pour communiquer, mais il faudra les aider à donner un sens à chaque flamme en y ajoutant une couleur. Vous devrez trouver la solution chimique !», encourage le guide.
Les petits amateurs de chimie ont un défi à relever. A chaque participant, on remet une petite fiche récapitulative de l'ensemble des problèmes à résoudre. L'exercice convie chacun d'eux à émettre par écrit des hypothèses qu'il devra vérifier au cours de l'atelier expérimental suivant. La durée de l'exercice ne dépasse pas les 45mn. «La validation des résultats attise l'envie de ces enfants à enrichir leurs connaissances scientifiques, l'esprit de compétition s'installe et la volonté d'apprendre est plus accrue», se réjouit le président de l'Association marocaine des Petits débrouillards.
3, 2, 1, 0 ! Et voici venu le moment de passer aux expériences. Une équipe de jeunes étudiantes «Petites débrouillardes» toutes vêtues d'un tee-shirt rouge tient l'assistance en haleine. Assis sur les gradins, nichés dans un endroit bien tranquille du jardin de la Villa des Arts, les explorateurs assistent à un spectacle magique monté dans un petit comptoir. Rappelez-vous, l'une des préoccupations des habitants de Kimiko, c'est de colorier les flammes pour donner un sens à leurs communications. «Que faut-il que j'ajoute à ma petite flamme pour qu'elle devienne jaune ?», demande Nada Benallal.
Près d'une quarantaine d'animateurs joignent leurs efforts pour débarrasser la science de cette étiquette d'être barbante, inaccessible et élitiste.
Etudiante en deuxième année économie et gestion, la jeune fille n'a intégré l'association que depuis deux mois, mais son talent de scientifique et d'animatrice laisse penser qu'elle a toujours été une véritable «petite débrouillarde». Souriante, elle se transforme le temps d'une demi-heure en une magicienne assistée par d'autres membres de l'association, dont Marwa Bai, licence finance-banque, Amal Mohsine et Imane Hsaini, toutes deux en 1ère année de doctorat en bio-informatique. La science, les a unies et elles sont toutes ici pour transmettre leur virus aux plus petits. «Alors, les enfants, vous avez trouvé ?», relance Nada. Les participants, comme dans une classe, lancent des réponses par ci par là, mais aucun n'est tombé sur la bonne réponse. «Pour que notre flamme soit jaune, on y ajoutera de l'aluminium !», explique Nada, preuve à l'appui. A l'aide d'un briquet et de particules d'éléments chimiques réduits en poudre, la science se transforme en magie. Aluminium, zinc, plomb, carbone… les réactions chimiques émerveillent les enfants et satisfont les animateurs. «Si je suis ici c'est par militantisme personnel et professionnel. J'ai toujours aimé les sciences au point où on me donne le surnom de «la Nana scientifique». J'ai adhéré à l'association pour aider à susciter la curiosité des enfants pour la science», confie-t-elle.
Près d'une quarantaine d'animateurs joignent leurs efforts pour débarrasser la science de son étiquette barbante, inaccessible et élitiste. «Nous voudrions asseoir la culture scientifique et technique, mais pas pour que les enfants deviennent des scientifiques ou suivent des études dans ce domaine. Notre objectif prioritaire est de montrer que cette culture résout énormément de problèmes qui nous entourent», insiste Rajaa Slimani, secrétaire générale de l'association où elle milite depuis déjà six ans. Au Festival, elle est celle qui veille au bon déroulement de toutes les activités. Elle fait le tour des ateliers et des groupes d'explorateurs, s'informe auprès des animateurs. «Ma vie a complètement changé lorsque j'ai connu l'association des Petits débrouillards. Alors que je suivais des études en mathématiques et informatique, j'ai dévié ma trajectoire pour m'intéresser à la vulgarisation de la science», confesse-t-elle. Cette année, elle décrochera son Master en médiation des sciences, qui lui permettra d'assouvir son militantisme personnel : «je suis certaine que cela m'aidera à poursuivre ma mission au sein de l'association où j'ai appris que la culture scientifique permet surtout l'intégration des jeunes en situation difficile. C'est un réel remède dont nous constatons l'effet au cours des activités ludiques que nous organisons dans les milieux marginalisés», dit-elle. Rajaa, à l'instar des autres membres, représente une énergie intarissable et indispensable pour la longévité des Petits débrouillards. «Nous ne ménagerons aucun effort pour que les enfants connaissent l'univers de la science sous toutes ses formes. Il existe un grand besoin, mais nos moyens restent limités. Nous avons un centre à Hay Ryad à Rabat qui accueille, depuis cinq ans, près de 4 000 enfants par an. Si cette structure était dotée de tous les équipements nécessaires, le nombre des bénéficiaires aurait pu être multiplié par dix. Nous rêvons de plusieurs projets, dont par exemple, créer un palais de la découverte, un musée de la science qui répondra à l'ensemble des questions que pourrait se poser un enfant », souhaite le président de l'association, Badr Bellahcen. Les Petits débrouillards se débrouillent pour le moment, mais si des sponsors leur donnaient un coup de main, ce serait réellement chimique !


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