Vendredi 9 avril. Le hall de la villa des Arts de Rabat est très animé. Des jeunes qui effectuent des va-et-vient incessants dans tout le hall, d'autres qui achèvent la préparation de leurs stands. Les premiers visiteurs découvrent avec plaisir les préparatifs pour le festival «Les jeunes explorent la biodiversité». Une manifestation organisée par l'Association marocaine des petits débrouillards en partenariat avec le ministère de l'Education nationale et le réseau marocain pour l'éducation et la culture scientifique. Des écoliers venant de plusieurs régions participent à cet événement. Dans le hall de la villa des arts, qui s'est transformé en un espace d'exposition, des stands sont mis en place et animés par les jeunes exposants. Parmi ces derniers, un groupe d'élèves issus de Chefchaouen. Cette équipe, constituée essentiellement de filles, a fait le déplacement de Douar Tayma pour présenter son projet. Elles ont tout fait pour bien représenter leur région et mettre en valeur leur expérience. Dans leur stand, elles exposent une palette de plantes cueillies par leurs soins «Notre Douar est entouré d'une forêt caractérisée par une flore riche et variée. On a eu l'idée de cueillir toutes les plantes qui poussent dans la forêt et sensibiliser les habitants du Douar à l'importance de la préservation de la richesse de cette forêt», explique Loubna Berraq, élève en 6e année de l'école primaire. C'est à l'école que l'idée et née et a germé. «C'est notre équipe présente ici qui a eu l'idée de ce projet. Notre enseignant et même nos parents nous ont beaucoup motivé quand on a présenté l'idée la première fois», se rappelle Lamia Loghmari, qui terminera elle aussi cette année ses études primaires. Une équipe d'écolières de Chefchaouen a présenté son projet d'identification des plantes de la forêt à Douar Tayma. Encadrées par leur enseignant, les jeunes écolières vont effectuer des tournées régulières dans la forêt pour collecter le maximum possible de plantes. «Vu que nous connaissons très bien la région, on a pu terminer le travail de collecte en une semaine. On a aussi été aidées par des habitants de la région qui nous guidaient vers des coins inexplorés de la forêt et qui regorgent de plantes», indique Loubna Berraq. L'étape de la collecte sera suivie par un long travail de séchage des plantes et de leur identification. «Cela nous a pris beaucoup de temps car les plantes sont nombreuses et on devait chercher non seulement le nom de chaque plante mais également toutes les informations sur son utilisation», raconte Lamia Loghmari. L'équipe des jeunes écolières a ainsi élaboré un catalogue contenant des fiches techniques sur chaque plante. «On a présenté ce catalogue à tous les habitants du Douar. Le but n'est pas seulement de leur montrer notre travail mais également de les sensibiliser à l'importance de la sauvegarde de la forêt», précise Loubna Berraq. Et d'ajouter : «On s'est rendu compte que la plupart des habitants ignoraient les vertus médicinales de certaines plantes. Il leur arrive parfois d'utiliser une seule plante pour tous leurs maux, ce qui provoque parfois d'autres problèmes de santé». Les collèges ont été également représentés à ce festival. Par exemple, le collège Laâyoune de Salé participe avec huit stands. Ses élèves ont exposé aux visiteurs tout ce qu'ils savent dans le domaine de l'eau et des énergies renouvelables. Ce collège dispose d'un club environnement tenu par deux animateurs scientifiques de l'Association marocaine des petits débrouillards. «On a réservé quatre stands à la thématique de l'eau. Les collégiens donnent des informations scientifiques sur l'eau d'une façon simplifiée. Ils expliquent le cycle de l'eau de la nature et dans la ville, le processus de sa purification dans les stations d'épuration etc. », explique Fayçal Trii, animateur scientifique de l'Association des petits débrouillards. Cet étudiant à la Faculté des sciences à Rabat anime une fois par semaine une séance au profit des jeunes collégiens appartenant au club d'environnement. «Dans les quatre autres stands représentant le Collège Laâyoune, les élèves présentent la valeur ajoutée des énergies renouvelables et des essais scientifiques simples permettant la production de l'énergie tout en protégeant la nature», ajoute Fayçal Trii qui semble être fier de son équipe de jeunes scientifiques qu'il encadre depuis le début de l'année. «Voir ces jeunes collégiens maîtriser la science et l'expliquer aux visiteurs me réjouit beaucoup. On mise sur ces jeunes pour faire aimer et découvrir la science au grand public mais également à leurs congénères», espère le jeune animateur scientifique. Biodiversité Zoom sur le festival Afin de célébrer la Journée de la Terre, la 5e édition de ce festival scientifique a porté sur le thème de la biodiversité. Selon Badr Bellahcen, président de l'Association marocaine des petits débrouillards, près de 30 projets relatifs à l'environnement ont été présentés lors de cette manifestation scientifique et éducative. «Les exposants sont des élèves venant de plusieurs établissements publics et privés et également de la Mission française. Les établissements du monde rural sont aussi représentés à ce festival», indique Badr Bellahcen. Et d'ajouter : «Les exposants sont soit des élèves appartenant à des clubs créés par l'Association dans les écoles, soit des clubs d'environnement mis en place par le ministère de l'Education et qui sont animés par notre Association». Le festival, qui a duré deux jours, a connu une grande affluence durant la matinée du premier jour. Selon Badr Bellahcen, près de 800 élèves ont visité l'espace d'exposition. Le nombre de visiteurs a atteint 1.500 personnes à la fin de l'activité, samedi dernier. Un atelier de formation des enseignants animant les clubs de l'environnement était également au menu de cet événement. Ce dernier a été marqué par l'organisation d'un «café science», vendredi dernier, sur la biodiversité des écosystèmes marocains.