Une soixantaine de troupes théâtrales se sont réunis hier à Rabat. Le nouveau projet de loi de la subvention théâtrale a été rejeté à l'unanimité. Une soixantaine de troupes théâtrales se sont réunis hier à Rabat. Le nouveau projet de loi de la subvention théâtrale a été rejeté à l'unanimité. Nous refusons les amendements du projet de loi de la subvention théâtrale». Ce message, les troupes de théâtre l'ont répété en boucle lors d'une rencontre, le mercredi 18 mai, dans l'ancien bâtiment de la Bibliothèque nationale à Rabat. Une soixantaine de troupes ont été invitées à discuter tous ensemble des décisions à prendre pour contrer ce nouveau projet. «C'est urgent, si demain ce nouveau projet est signé par le ministre des Finances, ce sera le recul certain des acquis que les troupes ont réussi à obtenir jusque-là, il faut réagir», déclare Hassan Enaffali, président du syndicat national des professionnels du théâtre. Les représentants de la soixantaine de troupes qui ont fait le déplacement à Rabat, pour prendre part à cette journée d'études, préfèrent continuer à se baser sur la dernière loi de subvention théâtrale, même s'ils ne sont pas réellement satisfaits. «Si nous acceptons les amendements proposés par le ministre, nous allons faire marche arrière. Il est donc hors de question de cautionner cette décision», déclare Naima Zitane directrice de la troupe aquarium. Le modérateur de la rencontre, Saïd Amel, a proposé de constituer une petite commission. Cette dernière aura deux missions : créer une fédération des troupes théâtrales ainsi que travailler sur les propositions d'amendements du projet de loi de la subvention théâtrale.» Si jamais le ministre de la Culture refuse de nous entendre et fait valider cette décision malgré notre refus absolu, nous devons être prêts à boycotter la commission de fonds d'aide, et le festival national du théâtre à Meknès «, rappelle le président du syndicat national des professionnels du théâtre. Ce dernier a également insisté sur la nécessaire création d'une fédération pour défendre les troupes et pour négocier avec le ministère de la Culture. « C'est une manière également d'organiser le secteur et de faire pression pour arriver à rejeter ce nouveau projet de loi», précise Hassan Ennaffali. Le plan national de réforme du théâtre était également au centre de la journée d'étude du mercredi 18 mai à Rabat. Azzedine Bounite, le président de la commission préparatoire de ce contrat-programme a évoqué les grandes lignes de ce plan qui en est à l'avant dernière étape de sa finalisation. «Nous nous sommes inspirés des plans des autres secteurs comme le tourisme, l'industrie, l'agriculture», a t-il précisé. Azzedine Bounitequi également professeur de théâtre à l'Université d'Agadir a évoqué sept axes. Le volet des infrastructures, la formation en gestion administrative ainsi que le marketing font partie des éléments importants de ce plan. « Il faut renforcer les métiers du théâtre et, pour l'avenir de cette profession , elle doit participer à augmenter le PIB et à engranger un chiffre d'affaires». Le plan propose d'augmenter le nombre de salles et de créer cinq théâtres dans chaque région. « Actuellement le Maroc dispose de 39 espaces ce qui est très insuffisant. Nous proposons trois théâtres, de deux cents sièges, et deux grands théâtres de huit cents places», déclare Azeddine Bounite. La protection sociale des professionnels et la continuité du travail sont incluses dans le plan. Ce projet propose également d'arriver à 200 représentations par an et de faire travailler 25 personnes d'ici 2020. Certaines voix ont par ailleurs préféré se contenter du syndicat sans créer cette nouvelle corporation des troupes de théâtre. C'est une proposition d'un membre de la troupe Afloune de Rabat. Le réalisateur et producteur Driss Drissi a également souligné le fait que certaines troupes vont vouloir bénéficier de la subvention au titre de cette année. «Même si je ne possède pas de troupe, je me permets de souligner que le boycott de la subvention ne va peut-être pas être appréciée par des troupes qui vivent de cette aide. Donc, il faut peut être proposer un délai au ministère au lieu de proclamer ce boycott» . Cette proposition a vite été balayée par Naïma Zitane de la troupe aquarium. Cette dernière est catégorique : « Donner un délai au ministère, cela n'a pas de sens ! Nous nous sommes mis d'accord pour boycotter, on boycotte !». Qods CHABAA