Selon les chiffres fraîchement publiés par Bank Al-Maghrib, le déficit budgétaire s'est chiffré à plus de 21 milliards de dirhams au terme de février 2011. Des interrogations subsistent sur les sources de financement de la paix sociale. Selon les chiffres fraîchement publiés par Bank Al-Maghrib, le déficit budgétaire s'est chiffré à plus de 21 milliards de dirhams au terme de février 2011. Des interrogations subsistent sur les sources de financement de la paix sociale. Le creusement du déficit budgétaire a atteint des seuils intolérables. Au terme des deux premiers mois de l'année en cours, il s'est chiffré à plus de 21 milliards de dirhams, selon les chiffres fraîchement publiés par Bank Al-Maghrib. A l'épreuve du Printemps arabe, le maintien de l'équilibre macro-budgétaire ne serait plus un exercice de tout repos pour l'argentier du Maroc. Ce dernier se sent en fait déchiré entre le marteau des dépenses de compensation, qui ont totalisé pour le seul mois de février plus de 10 milliards de dirhams, et l'enclume du « package social » à offrir pour conforter la cohésion sociale, estimé à plus de 17 milliards de dirhams(revalorisation des salaires et intégration dans la fonction publique des diplômés-chômeurs). Qui dit mieux ? Une loi de Finances rectificative est donc inévitable. Quels sont les scénarii prévisibles ? Voilà une question de taille. D'autant plus que les marges de manœuvre dont disposent les autorités financières et monétaires rétrécissent de jour en jour. Contraint par l'ampleur des dépenses de compensation, le seul terrain où il est permis de jouer reste donc les dépenses d'investissement et de fonctionnement. Le Centre marocain de conjoncture CMC, dans son dernier spécial « Emploi et marché du travail », s'interroge sur le financement de ce budget supplémentaire. « Nul ne sait comment sera financée cette opération exceptionnelle », est-il précisé. Le laboratoire privé met en cause, pour des raisons de « transparence et d'efficacité », la pertinence et le degré d'urgence de la mise en place d'une loi de Finances rectificative. Pour Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, c'est une nécessite. Dans la foulée de l'assèchement de liquidités sur le marché interne, l'hypothèse de recourir au marché international se voit de plus en plus persistante. Mais, là aussi, faut- il le souligner, il est question de prendre en compte la hausse des taux d'intérêt ; contrairement à l'année dernière ou la levée de la somme de 1 milliard de dollars sur le marché international avait été souscrite dans des conditions avantageuses. L'interrogation sur les sources de financement se veut donc logique. Surtout que l'opération de revalorisation des salaires de la fonction publique, de 600 dirhams par mois, la promotion interne et la hausse du SMIG et SMAG de 15% s'étalant sur deux étapes (juillet 2011 et juillet 2012) ont couté à l'Etat plus de 10 milliards de dirhams. Sans oublier l'alimentation de la caisse de compensation d'une enveloppe supplémentaire de 15 milliards de dirhams, en plus des 17 milliards de dirhams prévus initialement. Par ailleurs, le dernier bulletin trimestriel de la Banque centrale laisse dégager un besoin de financement du trésor de l'ordre de 15 milliards de dirhams au terme du mois de février au lieu de 5,3 milliards de dirhams un mois auparavant, soit quasiment – ou presque - le triple. Dans le détail, en février, les recettes se sont établies à 27,6 contre 15,9 milliards de dirhams un mois plus tôt. Suivant la même trajectoire ascendante, les dépenses ont grimpé de 19 à 41,5 milliards de dirhams d'un mois à l'autre.