Le guide des architectures du XXe siècle de Casablanca vient de paraître. Longtemps resté dans les tiroirs de l'association Casamémoire, cet ouvrage didactique, retrace l'histoire architecturale du 20e siècle à Casablanca et recense ses bâtiments les plus remarquables, dans la ville nouvelle tout comme dans l'ancienne médina. Coup de projecteur sur 100 bâtiments Ce guide n'est pas exhaustif mais se concentre sur une centaine de bâtiments relevant du style néo-marocain, du style fonctionnaliste appliqué à Casablanca dès la fin des années 1920 et de l'architecture issue des nombreux programmes d'habitat social et de relogement populaire dont Casablanca fut précurseur (sous l'impulsion de l'urbaniste Michel Ecocahrd). Y sont moins représentés l'art déco et le style néo-classique, tous deux bien connus des Casablancais grâce à l'action de sensibilisation que mène Casamémoire depuis de longues années. Plusieurs sources ont permis de réaliser ce guide : les deux ouvrages de référence «Casablanca, mythes et figures d'une aventure urbaine», de Jean-louis Cohen et Monique Eleb et «Architecture marocaine du XXe siècle», de Gislhaine Meffre, ainsi que le travail des équipes de Casamémoire qui ont réalisé un important travail de terrain et d'inventaire. Un patrimoine à préserver Chaque bâtiment brièvement décrit est représenté par une photo. On apprend ainsi que la villa du docteur B. que tout le monde connaît sous le nom de «Villa Camembert» a été construite en 1962 par l'architecte Wolfgang Ewerth, que Jean-François Zevaco auteur de «La pagode» (actuellement Chez Paul) a aussi construit l'école Théophile Gautier, boulevard Bir Anzarane, que le cinéma Rialto construit en 1929 par Pierre Jabin a accueilli Joséphine Baker ou encore que l'immeuble Liberté érigé entre 1949 et 1950 par Léonard Morandi était défini, avec ses 17 étages, comme «la première expérience africaine à grande hauteur». Grâce au sponsoring de la Marocaine Vie, compagnie d'assurance de la Société Générale, ce guide va être distribué dans les écoles, les universités et les associations, permettant ainsi à notre jeunesse de prendre conscience de la richesse d'un patrimoine que nous devons protéger des coups de butoir incessants qu'il subit