Les auditions des partis devant les membres de la commission Mennouni, entamées hier, se poursuivront pendant plus d'une semaine. Le témoin sera ensuite cédé, deux jours durant, aux syndicats, avant que la société civile ne prenne le relais. Dans les états majors des formations, tout le monde est sur le qui-vive. Dimanche, le Conseil national de l'USFP a validé les propositions de la Constitution que le parti de la Rose a présenté lundi à la commission ad hoc. La session du Conseil, contrairement aux précédentes, ne s'est pas étirée dans le temps. Le mémorandum des socialistes sur les réformes de la Constitution est fin prêt depuis 2009. D'ailleurs, une copie avait été adressée au Cabinet royal avant les communales du 12 juin de la même année. Une action unilatérale qui intervenait suite au refus des partis de la majorité de s'associer dans cette démarche. Les deux autres composantes de la Koutla avaient également manifesté des réticences à accompagner l'USFP dans cette « aventure ». A l'époque, les deux formations avaient demandé de reporter la présentation d'un mémorandum sur les réformes de la Constitution au Palais, après la fin du processus électoral de septembre 2009. Hier, la commission de Abdellatif Mennouni a auditionné le PPS sur la liste de ses propositions de réformes. L'Istiqlal, troisième composante de la Koutla, semble se donner plus de temps. Dimanche à Rabat, la session extraordinaire du comité central, tenue justement pour examiner cette question, a échoué dans l'éléboration d'un document portant le sceau de la Balance. Une autre réunion, toujours extraordinaire, du comité central, est prévue le 2 avril pour une formulation définitive des réformes constitutionnelles du PI. Le leurre Constat flagrant, chacune des composantes de la Koutla joue sa propre partition. La question de la Constitution lézarde davantage le bloc démocratique. Pourtant, lorsque celle-ci avait été ressuscitée au début des années 90, le bloc démocratique avait fait de la révision de la Constitution son principal cheval de bataille. Cinq ans plus tard, ce « corps » commençait à montrer ses premiers signes d'essoufflement. L'ex-OADP de Mohamed Bensaid Aït Idder avait voté contre le projet de Constitution de 1996, alors que le PPS, USFP et l'Istiqlal, avaient donné leur bénédiction au texte du Palais. Depuis, la Koutla a sombré dans l'oubli. Le gouvernement d'alternance de Abderrahman El Youssoufi (1998-2002) est venu enfoncer le clou. Ce n'est qu'en 2006 que la Koutla a commencé à montrer des signes de vie, notamment grâce à l'appel du roi Mohammed VI aux partis de formuler des propositions pour débloquer le dossier du Sahara. Mars 2006, à quelques jours du discours du roi annonçant l'autonomie, les dirigeants de l'USFP, du PPS et de l'Istiqlal présentaient un mémorandum commun sur la question du Sahara. Dans l'euphorie qui avait suivi cet évènement, certaines têtes d'affiches, notamment à la Rose et au Livre, annonçaient que la révision de la Constitution serait le prochain chantier de la Koutla. C'était juste de la poudre aux yeux. L'héritage de Abderrahim Bouabid