Les biologistes haussent le ton. Face à la sourde oreille du ministre de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur, ils mettent leur menace à exécution à savoir ester en justice pour l'annulation de la décision prise par Ahmed Akhchichine concernant l'autorisation d'exercer la biologie médicale qui a été octroyée sur la base d'une attestation de formation spécialisée (AFS) au lieu d'un diplôme d'études spécialisées en biologie médicale. Une plainte a été récemment déposée auprès du tribunal administratif de Rabat. L'ouverture du procès est prévue pour le mois d'avril. «La première séance a été fixée au 14 avril prochain», précise Mohamed Omari, président du Conseil des pharmaciens biologistes, lors d'un point de presse organisé vendredi 25 mars à Casablanca. Les professionnels de la Chambre syndicale des biologistes, du Collège marocain de biologie ainsi que de l'association marocaine de biologie médicale étaient présents lors de cette conférence. «Comment peut-on accorder une équivalence à une simple formation partielle non diplômante en faisant fi de l'avis des commissions sectorielle et supérieure d'équivalence qui ont rejeté la demande d'équivalence car aucun diplôme n'a été produit ? », s'indigne Mohamed Omari. Et de poursuivre que «La décision du ministre se base sur un arrêt de la Cour suprême de Rabat qui a tout simplement demandé à la commission d'équivalence de reconsidérer sa décision de rejet. La justice n'a pas prononcé l'équivalence car elle n'est pas habilité à le faire». Pour rappel, suite au refus de la commission d'équivalence de reconnaître l'attestation de formation délivrée par la faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques, relevant de l'université René Descartes en France comme équivalente au diplôme marocain d'études spécialisées en biologie médicale, la postulante a saisi la justice. Le 25 décembre 2008, le tribunal administratif de Rabat a annulé la décision de la commission d'équivalence. «Celle-ci devrait ainsi réexaminer le dossier. La commission s'est réuni de nouveau et a exigé la production d'un diplôme dont la postulante affirme être titulaire. Chose qui n'a pas été faite. Cette formation dispensée en France est destinée aux médecins ou pharmaciens étrangers en cours de spécialisation», ajoute ce professionnel de la biologie médicale. Autre point contesté par les biologistes : «la décision de reconnaissance de l'équivalence se fonde en outre sur le procès verbal d'une commission spéciale instituée pour étudier le dossier en question. Cette commission n'a aucune base juridique», soulignent les professionnels .