La psychologue Fatima Kettani donne quelques conseils clés aux parents pour aider leurs enfants adolescents à franchir le cap de «l'âge difficile». Votre enfant est aujourd'hui un adolescent, avide d'indépendance. Dans sa quête d'autonomie, il est confronté à plusieurs défis. Les parents ont un rôle important à jouer pour aider leur enfant adolescent à réussir ses challenges et franchir cette étape de la vie sans graves séquelles. Comment y parvenir ? Et surtout comment gagner sa confiance pour éviter de nourrir les confrontations ? Ces questions ont été abordées lors de la rencontre littéraire organisée récemment à la Villa des arts de Casablanca autour du livre de la psychologue Fatima Kettani intitulé «Comment gagner la confiance de son enfant adolescent ?». Pour cette professionnelle, riche d'une expérience de sept ans dans le domaine, l'adolescence constitue l'une des étapes les plus difficiles et les plus délicates dans la vie de toute personne. C'est pourquoi les parents doivent d'abord comprendre les changements que vit leur enfant lors de cette période de la vie. «Les affrontements entre les parents et l'adolescent naissent de la perception différente qu'ont les deux parties. L'adolescent se voit adulte et les parents le considèrent toujours comme un enfant. Donc, les conflits sont inévitables», souligne-t-elle d'emblée avant de poursuivre : «Pour que la relation parent-adolescent soit positive, elle doit être bâtie sur une confiance mutuelle. Il est très important d'instaurer le dialogue avec son enfant». Savoir dire «non» Fatima Kettani insiste sur la nécessité d'instaurer des règles dans la maison et de s'y tenir. La fermeté est certes importante mais sans brutalité. «L'utilisation de la violence ne fait qu'empirer la situation. Car l'adolescent adore défier ses parents. Il aime braver l'interdit», met-elle en garde les parents. Le mot «non» est indispensable. Car il ne faut pas céder tout le temps à ses caprices. Mais il faut faire attention à ne jamais utiliser des mots blessant son ego. Le risque ? Ils adoptent des comportements agressifs pour protester contre les règles. C'est également une expression de vengeance vis-à-vis des parents». Des expressions à ne jamais utiliser : «Tu es un raté», «tu es incapable de faire telle ou telle chose»… l'enfant a besoin d'être encouragé. «Même quant il échoue dans un examen, il faut lui dire des mots encourageants comme “J'ai confiance en tes compétences. Tu réussiras la prochaine fois”. Ceci l'aidera à renforcer sa confiance en lui», martèle la psychologue. Selon cette dernière, les adolescents souffrent de perte de confiance. «Ceci est dû en grande partie à leurs parents. Certes, les parents doivent donner des conseils à leurs enfants. Mais, il ne faut pas en abuser. Trop de conseils et d'ordres donnent l'effet inverse». Il faut trouver le juste milieu. Ecouter pour comprendre Fatima Kettani insiste également sur l'importance de responsabiliser l'enfant et surtout d'apprendre à l'écouter. «L'enfant adolescent a besoin qu'on lui accorde un peu de temps et d'attention. Il ne faut pas passer tout son temps à lui dire ce qu'il doit faire. Ecoutez-le pour mieux connaître ses attentes et ses besoins». D'après son expérience, nombreux sont les adolescents qui souffrent de solitude, de dépression, d'autres ayant fini par tomber dans le piège de l'alcoolisme, le tabagisme… Pis encore, la drogue. «L'adolescent se sent seul, mal compris, non écouté… il trouve donc refuge dans l'alcool ou la drogue. La déperdition scolaire et le vol sont des conséquences directes. Nombreux sont ceux qui préfèrent se confient à leurs amis plutôt qu'à leurs parents», note la psychologue. C'est pourquoi elle insiste sur la surveillance pour savoir quel genre de personnes son enfant fréquente. «Les mauvaises fréquentations influent sur l'adolescent. Je dis bien surveillance et non espionnage. Invitez par exemple ses amis à venir à la maison, entretenez de bonnes relations avec les parents des amis de votre enfant… montrez votre amour à votre enfant, ne jamais céder à la colère… les parents doivent bien sûr être en accord sur la manière d'éduquer», conseille-t-elle. Si les parents sont en désaccord sur toute la ligne, l'enfant profitera de la situation.