Le culturel dans le Conseil économique et social (CES). Ce sujet était au centre d'une rencontre mardi 2 mars à la Faculté de droit de Mohammédia. Le laboratoire de recherche sur l'économie sociale et le développement solidaire a programmé ce débat avec plusieurs partenaires dont la Coalition marocaine des arts et de la culture. Objectif : défendre la représentativité de la culture au Conseil économique et social. Driss Lachgar, le ministre chargé des Relations avec le Parlement et Habib El Malki l'ex-ministre de l'Education nationale étaient de la partie. Le premier s'est attaché à montrer l'évolution dans la démarche de réflexion autour de la création de ce Conseil. Un conseil qui, rappelons-le, devrait s'installer dans les prochains mois. Les membres de ce Conseil n'ont pas encore été désignés. «Cette représentativité telle qu'elle est proposée dans la mouture finale du texte portant constitution du Conseil est uniquement symbolique» Le ministre chargé des Relations avec le Parlement a également évoqué des expériences étrangères réussies, celle de la France et de l'Espagne mais aussi celles de l'Algérie et de la Tunisie qui se sont soldées par un échec. «Le ministre a parlé des expériences qui ont réussi en pensant que le Maroc devrait leur emboîter le pas, mais pourquoi ne pas s'inspirer de celles qui ont échoué pour éviter les erreurs commises ?», propose Mustapha Ziraoui, le président des techniciens de cinéma. Une trentaine d'artistes ont été invités par la Coalition. «Nous avons invité des musiciens, des artistes peintres et des hommes de théâtre, l'invitation a été adressée à une quarantaine de personnes, seules trente ont fait le déplacement», déclare Hassan Nafali, le vice-président de la Coalition. Ce dernier précise dans des propos au Soir échos, que dans les premiers textes instaurant le Conseil, seule une petite allusion est faite à la culture. «Elle était noyée dans les attributions sociales du Conseil, ce n'est qu'après plusieurs propositions de la Coalition que l'on retrouve dans le texte final une évocation de la représentativité de la culture dans le Conseil». Mais cette représentativité telle qu'elle est proposée dans la mouture finale du texte portant constitution du Conseil est uniquement symbolique. «Malheureusement, la représentativité de l'art et de la culture au sein du Conseil sera symbolique», a-t-il confié au Soir échos avant de rectifier, comme pour éviter de fâcher les artistes : «cela n'empêche que la composition du conseil peut être révisée». Hassan Naffali de renchérir : «mais bien sûr, il le faut ; de toutes les manières, même s'il est final, le texte peut être amendé, ce n'est pas le Coran tout de même». Habib El Malki, en se basant sur la loi organique du Conseil, déclare qu'une quinzaine d'associations confondues seront représentées dans cette institution. «Ce sont là des associations tous domaines confondues, ce n'est pas suffisant, nous on revendique au moins qu'il y ait quatre artistes représentés dans le Conseil au lieu d'un seul», confie Hassan Naffali. Habib El Malki assimile le Conseil économique et social à un pouvoir consultatif. Il propose de changer les mentalités et d'arrêter de considérer les institutions consultatives comme étant inutiles et qui n'aboutissent à rien. «Au Maroc, dans notre culture, on a toujours été sceptique à de tout ce qui est consultatif. Les mentalités doivent changer, car le monde a besoin aujourd'hui d'une nouvelle forme de gouvernance», déclare Habib El Malki. Ce dernier a également déclaré qu'il fallait réunir plusieurs conditions pour que l'expérience marocaine du Conseil réussisse. «D'abord, il faudrait que le Conseil soit entièrement autonome et que ni le législatif, ni l'exécutif n'empiètent sur son terrain, ça doit être une véritable force consultative. Il faudrait aussi que cela ne devienne pas un terrain de confrontation. Le CES doit enfin rassurer le citoyen marocain en lui garantissant de lui améliorer ses conditions de vie et pour cette raison, le conseil doit être bien informé».