Pressé par les siens, le secrétaire général de cette formation a opté pour une tactique offensive qui a pour principale cible : le PAM. Mais sans jamais le nommer. Pour Abbas El Fassi, la Chambre des conseillers «est dirigée de manière très partiale». L'Istiqlal a tenu, le samedi 8 janvier, la quatrième session ordinaire de son comité central. Un rendez-vous très attendu par les militants de la Balance. Comme l'était également l'intervention de Abbas El Fassi. Pressé par les siens, le secrétaire général de cette formation a opté pour une tactique offensive qui a pour principale cible : le PAM. Mais sans jamais le nommer. Les griefs du Premier ministre se sont encore une fois adressés à la 2e Chambre : «Je n'arrive pas à m'expliquer, par exemple, l'enfantillage auquel se livrent certains au sein de la Chambre des conseillers et j'affirme que les Marocains constatent, à ce propos, chaque semaine, ce qui ressemble à des jeux puérils dans l'enceinte de l'une des plus importantes institutions constitutionnelles dont nous relevons qu'elle est dirigée de manière très partiale», fulmine Abbas El Fassi. Apparemment, le secrétaire général du PI a été frappé d'une amnésie passagère au cours de son allocution : Mohamed Cheikh Biadillah a été élu, en septembre 2009, à la présidence de la 2e Chambre grâce notamment aux voix des conseillers istiqlaliens. Concernant les incidents de Laâyoune, du 8 novembre dernier, Abbas El Fassi a préféré la modération, soulignant que «nous attirons l'attention, à ce sujet, sur la gravité de certaines tentatives de brouillage et d'affaiblissement du front intérieur, à travers la minoration et l'infantilisation de l'action politique ou la dépréciation des institutions» ce qui «conduira au vide que les aventuriers guettent pour sauter sur l'occasion. Il faut rappeler que c'est le pays qui en pâtirait en premier et dernier ressorts». Le message est subtil et le destinataire n'est autre que le PAM. Une subtilité qui tranche complètement avec les sorties médiatiques de Hamdi Ould Errachid, le président du conseil de la ville de Laâyoune, ou encore celles de Hamid Chabat, la maire de Fès. Devant les membres du comité central, Abbas El Fassi, ne dérogeant point à une règle établie par lui-même, a défendu les ministres istiqlaliens, cibles d'attaques répétitives de la part du PAM. «Je salue nos ministres qui (…) vivent dans l'angoisse permanente». Et d'ajouter que «le Premier ministre et l'ensemble des ministres de l'Istiqlal font l'objet d'une guerre farouche» et «dans une moindre mesure Nizar Baraka et Saâd Alami», reconnaît-il. L'allocution forte du secrétaire général de l'Istiqlal pourrait au moins faire taire certaines voix au sein de l'Istiqlal, qui se sont montrées critiques vis-à-vis du silence de Abbas El Fassi devant ce qu'ils qualifient de «nombreuses provocations» du PAM. L'Istiqlal n'épargne personne Sous l'ère de Abbas El Fassi, l'Istiqlal est un parti très proche de l'Administration. Le secrétaire général ne rate aucune occasion pour ancrer davantage cette proximité dans les us des istiqlaliens. La quatrième session ordinaire du comité central, tenue à Rabat le 8 janvier, n'a point dérogé à cette règle. Si le grand lot des critiques du secrétaire général du PI s'adressait au PAM, le PJD, conservateur au même titre que la Balance, a eu également droit à quelques reproches de El Fassi. Ce dernier a mis en sourdine les appels de certains cadres du PI à une coordination, voire même une alliance, comme c'est la cas de Abdelkrim Ghellab, pour encenser le dernier communiqué du ministère de l'Intérieur, jeudi dernier, dénonçant la teneur d'un autre communiqué, celui du conseil national du PJD. «Nous enregistrons (…) le contenu positif du communiqué de l'Intérieur qui insiste sur la neutralité de ce département envers les actes politiques et électoraux».