Après 35 ans d'absence, Yusuf Islam, plus connu sous le nom de Cat Stevens, donnera un concert exceptionnel dans le cadre de la 10e édition du festival Mawazine, Rythmes du monde le 23 mai 2011. Retour sur le parcours d'un artiste qui a marqué sa génération. Cat Stevens en a surpris plus d'un. Artiste talentueux aux débuts vertigineux, il reste pour le public le symbole d'un parcours tortueux, jonglant entre des œuvres folk savoureuses et une conversion soudaine et radicale à l'Islam. Depuis, silence radar, ou presque. Pourtant, Cat Stevens a tout pour être un grand. Né en 1948 à Londres sous le nom de Steven Demetre Georgiou, d'un père chypriote et d'une mère suédoise, l'homme s'intéresse très vite au blues et à la musique folk, écumant dès 1966 les grands tubes du genre, dans les pubs de la capitale. Il est aussitôt repéré par le producteur Mike Hurst qui l'invite à composer son premier 45 tours. Nous sommes en 1967 et « Mathew and son », récit à l'ironie appuyée sur la journée d'un employé de bureau, se classe numéro deux des charts anglais avant de gagner l'Europe. L'artiste débute alors ses premières tournées, sillonnant les routes en compagnie du Jimi Hendrix Experience et des Californiens de Walker Brothers. Tandis que « I Love My Dog » ou « Here Comes My Baby » connaissent le succès, Cat Stevens est victime d'une tuberculose. L'occasion pour l'artiste de se questionner sur sa vie passée et d'adopter un nouveau tournant musical, plus intense, revisitant les craintes et les espoirs des jeunes de sa génération. Il devient ainsi l'auteur de plus de 100 millions d'albums parus dans le monde entier, tels que « Mona Bone Jakon », « Tea For The Tillerman », « Teaser And The Firecat » ou des hymnes tels que « tThe first cut is the deepest », « Lady D'Arbanville » et « Wild World ». C'est alors que, âgé d'une vingtaine d'années, Stevens nageant seul à Malibu se voit emporté vers le large par un fort courant. Priant le ciel de la sauver, il est miraculeusement repoussé vers le rivage. L'évènement marque le commencement d'une longue recherche spirituelle. Depuis sa conversion à l'islam en 1977, Cat Stevens est devenu Yusuf Islam, également synonyme de 35 d'absence de la scène musicale internationale. Préférant se consacrer à des œuvres de bienfaisance, il poursuit néanmoins sa verve musicale en se faisant le porte-voix de Mohamed, comme le montre son double album consacré à la vie du prophète en 1995. Aujourd'hui, de nouveau sur le chemin de la scène, l'homme semble avoir résolu les contradiction entre sa vie d'artiste et sa croyance. Tant attendu, Yusuf annonce qu'il « présentera surtout ses tubes de l'époque Cat Stevens ainsi que quelques nouvelles compositions », de quoi, espérons-le, raviver d'anciennes fureurs.