Le ministère de la Santé a élaboré un projet de loi portant sur la création d'une Fondation pour les œuvres sociales au profit de la Santé publique, actuellement en examen au Parlement. Les médecins du secteur libéral dénoncent leur exclusion. Yasmina Baddou suscite encore la colère des médecins du secteur libéral. Le président de leur syndicat national, Mohammed Bennani Naciri, se dit indigné par ce qu'il qualifie d'«agissements» du ministère de la Santé. Quel est le point de discorde ? «La ministre de la Santé a élaboré un projet de loi portant création et organisation de la Fondation Hassan II des œuvres sociales au profit du personnel de la Santé publique. Ce projet permettra au personnel de la Santé publique de bénéficier de plusieurs avantages dont la couverture médicale AMO pour eux et leurs ayants droit. Alors que les médecins du secteur libéral ont été exclus de ce projet. Pourquoi cette discrimination des médecins du secteur libéral ? Le ministère de la Santé se considère-t-il ministère de la Santé publique uniquement ? Où est la place du secteur libéral dans la politique du ministère de la Santé ? », s'interroge-t-il. Et de poursuivre : «Nous avons demandé au ministère de mettre en place les textes d'application de la loi 03-07 qui nous accordent au moins le droit à une assurance maladie. Mais, il fait la sourde oreille. Est-ce que le ministère de la Santé ne nous considère pas comme citoyens marocains de plein droit ? ». Mohammed Bennani Naciri met en garde contre «ces agissements» qui, selon lui, poussent «les médecins libéraux à quitter le Maroc et à chercher, ailleurs, de meilleurs conditions de travail». Le projet de loi relatif à la création et l'organisation de la Fondation Hassan II des œuvres sociales au profit du personnel de la Santé publique a atterri au Parlement. Après son adoption en Conseil de gouvernement en juin dernier, les parlementaires examinent actuellement le texte de loi qui porte sur la création de cette structure qui bénéficiera aussi bien au personnel de la Santé publique qu'aux établissements exerçant sous la tutelle de ce département, ainsi qu'aux membres de leurs familles. Mêmes les retraités et leurs familles ont droit aux prestations sociales de cette Fondation. Le projet permet aux adhérents de créer des coopératives d'habitat. Le texte de loi accorde à la Fondation le droit de conclure des conventions avec les banques et les institutions financières au profit des adhérents pour bénéficier de crédits de consommation à des taux d'intérêt bas. La Fondation pourra également créer des clubs sportifs et culturels au profit de ses adhérents. Elle devra établir un programme annuel d'activités sportives et culturelles et des projets à réaliser. Le texte de loi prévoit également l'octroi d'une aide financière à ceux et à celles qui désirent aller à la Mecque pour accomplir le Hajj. La Fondation a également pour mission de mettre à la disposition des adhérents des moyens de transport. Quelles seront les sources de financement de cette structure ? Selon le projet de loi, le budget de la Fondation sera financé notamment par les cotisations des adhérents et les subventions de l'Etat. La Fondation sera soumise au contrôle de l'inspection générale des finances. Mohammed Bennani Naciri met en garde contre «ces agissements» qui, poussent «les médecins libéraux à quitter le Maroc et à chercher, ailleurs, de meilleurs conditions de travail».