Khatttar n'est autre que le fils de Khatri Ould Saïd El Joumani, l'ancien président de la Jamaâ saharouie, sorte de parlement local composé de chioukhs de tribus qui s'étaient ralliés au Maroc en 1975, en pleins préparatifs pour la Marche verte. Un nouveau nom est pressenti pour occuper la présidence du Corcas. Il s'agirait de Khattar El Joummani, actuellement membre du Conseil de la ville de Laâyoune sous l'étiquette du Mouvement Populaire (MP). Une source au Sahara explique que «ce choix puise sa force de l'influence grandissante qu'a la famille El Joummani au Sahara, mais également de son appartenance à la tribu des Rguibates et surtout à sa fraction des Bouihates, numériquement, la plus forte aussi bien dans les provinces du Sud que dans les camps de Tindouf». Ce qui n'est guère négligeable au moment où la proposition marocaine de concéder une large autonomie au Sahara commence à creuser son sillon parmi la population de Tindouf, comme l'attestent les câbles de l'ambassade américaine à Rabat, diffusés par WikiLeaks. Le choix de Khattar El Joummani à la présidence du Corcas est également corroboré par une autre source dans la région : « Depuis plus d'une semaine, le nom de Khattar El Joummani circule avec insistance comme successeur à Khalihenna Ould Errachid ». La même source avance que « ce choix jouirait, en plus de la bénédiction des services du ministère de l'Intérieur, d'un certain consensus parmi les chioukhs du Sahara ». Et pour cause, Khatttar n'est autre que le fils de Khatri Ould Saïd El Joumani, l'ancien président de la Jamaâ saharouie, sorte de parlement local composé de chioukhs de tribus, qui s'était rallié au Maroc en 1975, en plein préparatifs pour la Marche verte. « En plus de ces avantages, Khattar a nettement pris ses distances avec les querelles politiciennes inhérentes à la scène sahraouie. Ce qui est incontestablement un atout à même de lui conférer le rôle d'arbitre entre les différentes tribus, une fois qu'il aurait à assumer les fonctions de la présidence du Corcas ». Dans une société tribale, le leadership puise sa légitimité de la puissance de sa propre tribu, de l'omniprésence de sa fraction au sein même de la tribu et de la fortune de sa famille. Des éléments qui pourraient baliser le terrain à Khatar El Joummani pour prendre le gouvernail du Corcas et commencer, ainsi, « la restructuration profonde », du Conseil royal telle annoncée, le 6 novembre, par le roi Mohammed VI.