Le rapport de la commission d'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri impliquerait le parti chiite Hezbollah, selon plusieurs fuites dans la presse. La tension reste vive, à quelques jours de la remise du rapport du Tribunal spécial pour le Liban (TSL). Les premiers éléments sont apparus avec un reportage de la télévision canadienne, CBC, intitulé Qui a tué Rafic Hariri ? diffusé fin novembre. Selon ce programme, la Commission d'enquête indépendante internationale de l'ONU met en évidence l'implication du Hezbollah dans l'assassinat du Premier ministre, Rafic Hariri, survenu à Beyrouth en 2005. Preuves à l'appui, des responsables du Hezbollah auraient communiqué avec des propriétaires de téléphones portables utilisés pour coordonner l'explosion qui a tué Hariri, selon la chaîne. Le reportage pointe du doigt le rôle joué par le colonel Wissam Al-Hassan, actuel chef du renseignement de la police libanaise, très proche de Saâd Hariri. En 2005, il était le chef de la sécurité de Rafic Hariri, et le jour de l'attentat, il s'était absenté. Après la diffusion du reportage, Saâd Hariri avait assuré le colonel Wissam Al-Hassan de sa confiance. Ce programme a été vivement critiqué par le procureur du Tribunal spécial pour le Liban (TSL). Ce tribunal a été mis en place en 2007 par l'ONU pour enquêter sur l'assassinat de Rafic Hariri. Au début, des soupçons avaient pesé sur des responsables syriens puis sur des Libanais pro-syriens. Le camp du Premier ministre Saâd Hariri soutient le tribunal alors que celui du Hezbollah l'accuse d'avoir basé son enquête sur de faux témoignages. Après les informations révélées par la CBC, c'est au tour de Libération de s'intéresser de près à cette affaire dans son édition du mercredi 1er décembre. Selon le quotidien français, le rapport de la commission d'enquête de l'ONU implique, en effet, le parti chiite Hezbollah. Une implication qu'a toujours démenti le mouvement chiite. Face à ces fuites dans la presse, le TSL devrait bientôt publier son acte d'accusation. A suivre donc.