La carence en fer fait partie des symptômes de carence alimentaire les plus fréquents. Elle est la première cause d'anémie, maladie du sang qui affecte le transport d'oxygène vers les organes. Au Maroc, elle touche un enfant sur trois, une femme sur trois et un homme sur cinq. Ses symptômes étant souvent imperceptibles, la carence en fer est souvent qualifiée de «faim cachée». Le fer, un pilier de l'organisme Le fer est une substance que l'organisme ne peut pas produire lui-même. Fourni par les aliments, il est stocké dans le foie, la rate et la moelle osseuse. Le fer permet à l'hémoglobine (pigment rouge du sang) de fonctionner correctement en apportant de l'oxygène à toutes les cellules du corps. On parle de carence en fer quand les réserves en fer de l'organisme sont vides. La production d'hémoglobine est alors insuffisante et l'on parle d'anémie. Quelles sont les populations à risque ? Au cours de certaines périodes de la vie, les besoins en fer de l'organisme augmentent. Les bébés, les enfants et les adolescents ont besoin de quantités suffisantes de fer pour se développer convenablement. Les femmes font également partie des groupes à risque en raison de leur menstruation. Alors qu'un homme adulte doit prendre environ 9 mg de fer par jour, une femme en période de règles devra en consommer 16 mg. Les grossesses et les longues périodes d'allaitement peuvent également épuiser les réserves de fer, tout comme les régimes alimentaires extrêmes. Certaines maladies gastro-intestinales ou une insuffisance rénale chronique peuvent avoir des conséquences sur le stock de fer apporté par l'alimentation. Les hémorragies chroniques résultant d'ulcères à l'estomac, d'hémorroïdes ou de petits ulcères peuvent être à l'origine d'une carence en fer. Quels sont les signes de carence ? Un des premiers signes est une fatigue anormale, accompagnée d'une baisse des aptitudes physiques et intellectuelles. Une pâleur de la peau, des ongles cassants et des cheveux fragilisés sont aussi des signes d'un manque de fer. Sous sa forme la plus grave, cette carence peut entraîner une anémie : l'ensemble des organes est alors menacé par un manque de globules rouges et une mauvaise oxygénation. Comment traite-t-on une carence en fer ? La première chose à faire est de s'alimenter sainement. Si ce n'est pas suffisant, un traitement à base de fer s'avère nécessaire sous forme de comprimés ou par intraveineuse en cas d'échec d'un traitement oral. Le traitement doit être pris pendant plusieurs mois afin d'écarter toute anémie ferriprive et de reconstituer les réserves en fer de l'organisme. Quels sont les aliments les plus riches en fer ? Le fer existe sous deux formes appelées fer «héminique» et «fer non héminique». Le fer héminique, qui se trouve essentiellement dans les produits d'origine animale (viande et poisson), est 2,5 fois plus assimilable que le fer non héminique, d'origine végétale. Par ailleurs, l'absorption du fer est favorisée si on l'associe à de la vitamine C : il est donc conseillé de consommer des fruits et des légumes au cours des repas pour que le fer contenu dans les autres aliments soit bien assimilé par l'organisme. Inversement, la consommation de thé ou de café limite l'absorption du fer. Si vous suivez une cure de fer, il est recommandé de boire votre café ou votre tasse de thé en dehors des repas. Contrairement à la légende, les épinards de Popeye ne contiennent pas beaucoup de fer, tout comme la plupart des légumes et des fruits. En revanche, la viande rouge, le foie et les autres abats sont de très bonnes sources de fer. Ils fournissent en effet du fer héminique dont plus de 25% sont assimilés par l'organisme. Les légumes secs (lentilles, pois, haricots…), les fruits secs et les céréales le sont un peu moins car ils fournissent du fer non héminique.