Après les tanneries, la ville de Fès «relocalise» ses poteries. quelque 168 fours traditionnels ont été déjà démolis (138 à Aïn Nokbi et 30 à Sahrij Gnaoua) dans le cadre de l'opération de transfert des potiers de la ville de Fès au village artisanal Benjellik. L'annonce a été faite vendredi dernier par les autorités locale de la ville. Ce transfert vers des quartiers industriels, à la périphérie de Fès était nécessaire à plus d'un titre. En effet, à quelques exceptions près, la branche de la poterie et de la céramique traditionnelles a troqué les processus de fabrication utilisant des matériaux traditionnels contre des matières chimiques qui garantissent une meilleure productivité. Leurs rejets atmosphériques ont, par contre, un coût écologique et nuisent à la santé des riverains. Cette opération permettra donc une réduction considérable de la pollution atmosphérique causée par le secteur artisanal de la poterie. Leur transfert se fera assez rapidement dans des unités modernes mais peu polluantes. Ce sont donc 54 unités dans la zone d'Aïn Nokbi et 18 à Sahrij Gnaoua, qui abrite les derniers fours traditionnels qui ont été démolies. Dans ce sillage, la relocalisation de quelques 40 unités sur les 27 ha du site industriel de Benjellik sont en cours de finalisation. D'autre part, 75 plans de construction sont validés et remis à leurs porteurs, alors que 20 autres sont en cours d'instruction. Un projet aux objectifs multiples L'objectif premier est de débarrasser la Médina de Fès de toutes les activités polluantes, et dans le même temps, doter les potiers et artisans de zellige de moyens modernes de production pour augmenter leur productivité sans augmenter la facture écologique. Et qui dit plus de productivité, dit de meilleurs revenus pour les employés de cette branche d'activité ancestrale. De fait, les responsables de la ville ont prévu un support financier, assuré par la coopération américaine pour les appuyer, entre autres, en termes d'équipement en fours à gaz pour accroître le rythme des investissements et réduire l'impact sur l'environnement. A ce titre, Le nouveau village artisanal de Benjellik est doté de toute l'infrastructure nécessaire : Routes, assainissement liquide, électricité et éclairage public ; selon la même source. Tout cela fait partie d'un projet bien plus ambitieux. En effet, Fès a lancé un programme d'assainissement de plus d'un milliard de dirhams pour la création d'une station d‘épuration d'ici 2012. Quant au projet de « relocalisation » vers le village artisanal de Benjellik, son coût de réalisation s'élève à 33 millions de DH. Même avec ce financement conséquent, il n'y aura pas de place pour tout le monde à Benjellik. Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !